En 2025, le poids de la dette publique française s’élèvera à 67 milliards d’euros, ce qui dépassera le montant alloué au budget de la Défense nationale. Confronté à un affaiblissement de l’attrait de la France auprès des investisseurs sur les marchés financiers, ainsi qu’à des alertes émises par les agences de notation, l’exécutif envisage de réduire certaines dépenses dans le domaine social afin de maîtriser les finances publiques.
En 2025, la charge liée au remboursement de la dette atteindra environ 67 milliards d’euros, selon les informations fournies récemment par Éric Lombard, ministre de l’Économie. Ce chiffre représente uniquement le coût du service de la dette, alors que le total de la dette publique française dépasse largement les 3 300 milliards d’euros.
Les intérêts que nous devons verser figurent désormais parmi les dépenses les plus conséquentes du budget national. Ils dépassent le budget de la Défense, qui s’élève à près de 60 milliards d’euros, et se rapprochent de celui alloué à l’Éducation, tournant autour de 88 milliards d’euros. Face à l’ampleur croissante du déficit, cette charge financière augmente rapidement. C’est pourquoi le ministre met en garde : la charge de la dette pourrait bientôt frôler les 100 milliards d’euros, devenant ainsi la première dépense publique, devant même la défense nationale.
Une fragilité grandissante
Cette somme énorme soulève un enjeu crucial en termes de souveraineté économique. La France risque de dépendre de ses créanciers, qui ont consolidé leur influence ces dernières années. Sur le marché des obligations, lieu où se négocient les titres de dette, l’argent se fait de plus en plus rare et coûteux. Cette tension s’explique par une explosion mondiale des besoins de financement, notamment pour accompagner la transition énergétique, soutenir la révolution technologique et financer les efforts de remilitarisation engagés par de nombreux pays.
Dans ce contexte, la France perd en attractivité face à d’autres nations. En témoignent les trois principales agences de notation, qui ont toutes placé notre pays sous perspective négative. Les prochaines réévaluations interviendront après la période estivale, mais le message est déjà limpide : soit la France réduit drastiquement ses dépenses, soit elle fera face à une raréfaction des prêts, voire à des taux d’intérêt très élevés. Selon Éric Lombard, notre pays est dans une situation précaire, avec un risque non négligeable de devoir faire appel à la tutelle du Fonds Monétaire International (FMI).
Pour redresser la barre, le gouvernement se dit prêt à revoir ses dépenses à la baisse, bien que les mesures précises restent à définir. Plusieurs pistes sont évoquées : réduire le nombre d’organismes et d’agences publiques, supprimer certaines niches fiscales, limiter le recrutement dans la fonction publique, tout cela sans augmenter la pression fiscale.
Ce qui semble certain, c’est que l’exécutif entend cibler en priorité les frais sociaux, tandis qu’il privilégie le maintien, voire l’augmentation, des dépenses liées à la Défense. Autrement dit, il pourrait être question de réduire les aides sociales pour pouvoir continuer à financer l’acquisition de matériel militaire.