La réunion du G7 s’est tenue à Kananaskis, au Canada, jusqu’au mardi de cette semaine. Parmi les principaux sujets abordés figuraient les conflits persistants, notamment les tensions grandissantes entre Israël et l’Iran, la situation en Ukraine ainsi que les questions liées aux droits de douane imposés par les États-Unis. Par ailleurs, le comportement du président américain a été perçu comme négligent, voire parfois agressif envers les autres membres alliés.
Bienvenue dans le monde du « Diplo Circus » ! C’est l’expression qui circule dans les couloirs de Kananaskis et qui reflète parfaitement l’ambiance du G7 au Canada, dominé par le conflit au Moyen-Orient. Le rassemblement des grandes puissances économiques du monde démocratique s’est achevé dans la nuit entre le mardi 17 et le mercredi 18 juin, marqué de manière écrasante par la présence, bien que brève, de Donald Trump.
Un président américain en solo sur scène, s’exprimant sans circonspection jusqu’à son départ anticipé. Donald Trump a monopolisé l’attention, éclipsant ses homologues qui n’étaient bons qu’à observer la scène. S’il envisage sérieusement une action militaire contre l’Iran, il semble prêt à agir seul, sans prendre en compte l’avis de ses alliés. Par ailleurs, il a refusé d’appuyer une déclaration ferme condamnant la Russie au sujet de la guerre en Ukraine.
Plus encore, il a multiplié les déclarations contradictoires, n’hésitant pas à corriger ceux qui, selon lui, l’auraient « mal compris » — un piège rhétorique bien connu, que le président français Emmanuel Macron a analysé ainsi : « Je ne suis pas responsable des revirements de l’administration américaine. Heureusement, car le président français s’exprime au nom de la France. Si certains chefs d’État changent d’opinion, c’est à eux d’en répondre, pas à moi d’en faire l’analyse. »
Un sommet qui symbolise néanmoins un changement important
Lors du précédent G7 tenu au Canada en 2018, l’image marquante était celle d’un Donald Trump silencieux et isolé, face à la chancelière Angela Merkel entourée des autres dirigeants. Sept ans plus tard, c’est le Premier ministre britannique Keir Starmer qui encaisse stoïquement une pique désobligeante : « Les Britanniques sont très bien protégés, vous savez pourquoi ? Parce que je les apprécie, tout simplement. C’est la meilleure protection qui soit ! »
Le rapport de force s’est substitué au multilatéralisme, et les positions ambiguës de Donald Trump ont contribué à discréditer la parole diplomatique. Tel est le décor du « Diplo Circus« , qui continuera sa tournée les mardi 24 et mercredi 25 juin aux Pays-Bas, lors du sommet de l’Otan, également présentée par le président américain. Au-delà des résultats décevants au regard des défis mondiaux, ce G7 constitue un tournant : jamais la crise du multilatéralisme et la perte de crédibilité de la diplomatie n’ont été aussi flagrantes.