L’individu responsable de la mort de son voisin samedi dernier avait affirmé avoir commis ce geste dans plusieurs vidéos diffusées sur les plateformes de réseaux sociaux, où il encourageait ouvertement à la haine et à l’agression envers les personnes issues de l’immigration.
L’avocat représentant la famille de Hichem Miraoui a exprimé sur 42mag.fr, mardi 3 juin, son indignation face à un « contexte » et à un « climat politique » qu’il considère préoccupants en France actuellement. Hichem Miraoui, coiffeur de nationalité tunisienne, a été assassiné dans le département du Var ce samedi. La justice qualifie ce meurtre de raciste. L’agresseur a revendiqué son acte à travers des vidéos diffusées sur Facebook, où il tient des propos à caractère raciste et pousse à la violence contre les personnes issues de l’immigration. Du côté de la gauche, cette affaire est perçue comme le signe inquiétant d’une montée des idées d’extrême droite.
Pour les élus favorables à la gauche, le constat est net : le discours raciste tend à se banaliser. Le député écologiste de l’Essonne, Steevy Gustave, exprime une forte inquiétude : « On ressent un véritable climat anti-musulmans, anti-arabes. » Le meurtre de Hichem Miraoui, survenu samedi, a suscité une vive émotion au sein de l’Assemblée nationale.
Des discours qui attisent la haine
Selon le député de La France Insoumise, Aurélien Le Coq, Bruno Retailleau alimente ce climat de haine : « Quand un ministre de l’Intérieur parle de ‘Français de papiers’, évoque un retour aux origines ethniques, ou qualifie certains de ‘barbares’, déshumanisant ainsi des citoyens français, y compris il y a quelques heures, alors oui, il légitime que le racisme devienne une idéologie banale, alors que c’est un délit. » Au-delà de la dénonciation, le député LFI va jusqu’à accuser Bruno Retailleau d’encourager, par ses propos jugés inflammatoires, la concrétisation d’actes violents.
De leur côté, les députés proches du gouvernement rejettent fermement ces accusations. Le député macroniste Mathieu Lefèvre qualifie ces critiques d’indignes : « Ces accusations sont non seulement fausses, mais elles portent une grave injustice envers Bruno Retailleau, qui a expressément condamné ce crime horrible. Il n’a jamais tenu le moindre propos raciste ni antirépublicain. »
« Aucun parti politique ne tient un discours raciste en France »
Du côté de l’extrême droite, l’idée de mettre en cause le ministre de l’Intérieur est également rejetée. Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement National, refuse de porter une telle accusation : « Je ne comprends pas cette mise en cause. Aucun parti politique dans notre pays ne tient de propos racistes, et c’est une raison de s’en réjouir. Cette situation n’est pas universelle. Je ne crois pas que la France soit traversée par un climat raciste. »
Lundi, Bruno Retailleau a fermement condamné ce meurtre raciste et prémédité. Toutefois, sur 42mag.fr, le président de SOS Racisme a qualifié sa réaction de « séance de rattrapage », rappelant à demi-mot que le ministre s’était montré trop réservé face au meurtre d’un fidèle malien dans une mosquée en avril dernier.