D’après les données rapportées par « Complément d’enquête », cet élu est poursuivi et devra comparaître devant le tribunal correctionnel. Les charges retenues contre lui sont notamment l’administration à son insu d’une substance dans le but de commettre un viol ou une agression sexuelle. Par ailleurs, il est également accusé de possession de drogues.
Joël Guerriau devra répondre de ses actes devant la justice. L’élu de Loire-Atlantique comparaîtra au tribunal correctionnel le 27 novembre 2025 pour les accusations d’ »administration à son insu d’une substance en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle » ainsi que pour « détention de stupéfiants ». Les charges retenues contre lui pourraient lui valoir une peine de prison allant jusqu’à cinq ans, accompagnée d’une amende de 75 000 euros.
Selon la décision que « Complément d’enquête » a pu consulter, le magistrat instructeur en charge du dossier a ordonné le procès du sénateur Horizons. Ce dernier est soupçonné d’avoir fait ingérer une drogue à la députée Sandrine Josso le 14 novembre 2023, lors d’une soirée tenue dans son appartement. Dans le cadre de l’enquête, Joël Guerriau avait été mis en examen pour « administration d’une substance dans le but de commettre un viol ou une agression sexuelle » et pour « possession de stupéfiants ».
Le sénateur affirme une « mauvaise manipulation »
Cette nuit-là, Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique affiliée au Modem, s’était rendue au domicile parisien de Joël Guerriau pour célébrer sa réélection. Selon ses déclarations, elle a été brusquement prise de vertiges et a quitté précipitamment la résidence pour se rendre à l’hôpital. Les analyses médicales ont alors révélé une forte concentration de substances illicites dans son organisme. Le lendemain matin, la députée a porté plainte contre le sénateur. Interpellé puis placé en garde à vue, Joël Guerriau a rejeté les accusations lors de son audition, évoquant une « erreur de manipulation » : il aurait, d’après ses propos aux enquêteurs, donné par inadvertance un verre contenant de la drogue à la députée.
Cette explication pourrait cependant être remise en question suite à l’examen de son téléphone portable. Comme l’avait révélé « Complément d’enquête » en septembre dernier, leur enquête avait mis au jour des recherches sur Internet préoccupantes effectuées par le sénateur le 9 octobre 2023, soit environ cinq semaines avant l’incident. Il avait notamment tapé dans Google des termes comme « points de vente ghb », « achat ghb gbl », « Drogue du viol : les bonnes réactions si on est victime » et « Tout savoir sur le GHB : ses effets et ses dangers ».
Interrogé à l’époque par « Complément d’enquête », le sénateur avait exclu toute relation avec l’affaire en cours, déclarant que ces recherches avaient été faites dans le cadre d’un dossier concernant un proche. Aujourd’hui, contactés par la même rédaction, les avocats de Joël Guerriau, Me Henri Carpentier et Marie Roumiantseva, réaffirment que leur client « nie les faits qui lui sont reprochés ». Ils ajoutent que « la sphère judiciaire sera le lieu où la vérité éclatera, loin des stéréotypes et des rumeurs qui ont circulé jusqu’à présent », précisant que leur client « ne redoute pas la vérité », au contraire qu’il « l’attend ». Quant à Me Arnaud Godefroy, avocat de Sandrine Josso, il a qualifié cette décision de « prise avec un certain soulagement » et de « marque de la crédibilité de la plainte » lors de son entretien avec « Complément d’enquête ».