Jeudi, la droite, appuyée par l’extrême droite, a instauré un gel immédiat de toute nouvelle construction d’installations éoliennes et photovoltaïques, ce qui a suscité une vive protestation de la part des autres membres de l’Assemblée ainsi que du gouvernement. « Les professionnels du domaine expriment une grande inquiétude », rapporte Jules Nyssen.
Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables, a qualifié vendredi 20 juin sur 42mag.fr cette décision de l’Assemblée nationale d’un « énorme gâchis ». En effet, lors du scrutin de la soirée précédente, les députés ont adopté, contre l’avis du gouvernement, un moratoire concernant le développement des énergies éolienne et solaire, une mesure soutenue conjointement par Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN).
Cette décision provoque une vive inquiétude au sein du secteur des énergies renouvelables. Elle intervient alors que la France s’est engagée à accélérer sa transition énergétique pour atteindre ses objectifs climatiques et diminuer sa dépendance aux énergies fossiles. Selon Jules Nyssen, « cela reflète un certain malaise démocratique, car la question ne se limite pas au moratoire sur l’éolien et le solaire, mais révèle surtout l’incohérence globale qui caractérise actuellement la politique énergétique. »
Un dialogue marqué par des prises de position idéologiques
Pour Jules Nyssen, le débat a été largement influencé par des considérations idéologiques : « C’est assez lamentable, car on a eu l’impression que les échanges étaient davantage guidés par des positions dogmatiques que par une réflexion approfondie sur la manière d’élaborer une politique énergétique équilibrée et assurant la sécurité énergétique de notre pays. »
Le dirigeant du Syndicat des énergies renouvelables déplore que cette décision donne « une image peu reluisante de notre pays et de sa politique énergétique. » Il souligne également l’absence de signaux économiques encourageants : « Bien sûr, les acteurs du secteur sont préoccupés car cela ne favorise pas un climat propice au développement. »
« Il est absurde de penser qu’une solution unique peut suffire »
Dans un contexte marqué par le changement climatique et l’élévation des températures, il rappelle combien il est crucial d’avoir un « mix énergétique » diversifié, « qui s’appuie sur une variété de ressources électriques et non électriques. » Selon lui, « il est totalement irréaliste, surtout à cette époque, de croire qu’une seule solution universelle peut être pertinente, et que toutes les autres options sont inutiles. »
Les députés sont appelés à voter mardi en première lecture sur l’ensemble du texte, appelé loi Gremillet, qui provient du Sénat. Ce dernier devra à son tour examiner le projet de loi sur la programmation énergétique lors d’une seconde lecture prévue les 8 et 9 juillet.