L’ex-collaborateur de Dominique de Villepin a évoqué l’existence de difficultés internes entravant sa tâche, sans toutefois vouloir entrer dans les détails. La principauté traverse actuellement une vague de remous mêlant médias et justice, touchant plusieurs anciens membres de l’entourage du souverain.
Philippe Mettoux, conseiller d’État désigné début juin par le prince Albert II de Monaco pour diriger le gouvernement princier, a annoncé le jeudi 26 juin son renoncement, à seulement une semaine de la date prévue pour son entrée en fonction. Il a invoqué des difficultés internes compromettant sa mission. « Il apparaît, au cours des divers échanges récents que j’ai eus, que des forces négatives et opposées sont déjà à l’œuvre pour préserver les anciennes pratiques obsolètes et pour empêcher la réalisation de la mission que le prince Albert m’a confiée », a-t-il exprimé dans un communiqué transmis à l’AFP.
Sans vouloir rentrer dans les détails, ses déclarations interviennent dans un contexte où la principauté traverse une véritable tempête médiatique et judiciaire impliquant d’anciens proches du prince aujourd’hui exclus et accusés de malversations, lesquels dénoncent à leur tour une influence excessive du magnat de l’immobilier Patrice Pastor sur Monaco. Cette querelle a connu un nouveau rebondissement cette semaine, avec la mise en garde à vue de Didier Linotte, ancien président de la plus haute juridiction monégasque, et son inculpation mercredi pour prise illégale d’intérêts en bande organisée ainsi que pour corruption passive.
Un rôle confié à une personnalité française détachée
Diplômé de l’École nationale de la magistrature (ENM), Philippe Mettoux a occupé des fonctions de procureur en Bourgogne, avant d’être conseiller auprès de plusieurs ministres, notamment sous Dominique de Villepin lorsqu’il était Premier ministre puis ministre de l’Intérieur. Il a également été directeur juridique et responsable de la conformité à la SNCF, où il a exercé parallèlement une mission de médiateur interne.
Le poste de chef du gouvernement, nommé par le prince, orchestre la politique publique et administre ce tout petit territoire de 2 kilomètres carrés, abritant 38 400 habitants en bord de Méditerranée, dont le marché immobilier est réputé pour être le plus onéreux au monde. Ce rôle, sous l’intitulé de « ministre d’État », est traditionnellement occupé par une personnalité détachée par la France. Depuis la disparition de Didier Guillaume, ancien ministre de l’Agriculture (2018-2020), en décembre dernier, l’intérim dans ce rôle a été assuré par Isabelle Berro-Amadeï, Monégasque et ministre des Relations extérieures.