« Lorsqu’on assiste à une résurgence de l’antisémitisme, cela traduit avant tout un profond mal-être au sein de la société », a affirmé le député Renaissance, également à la tête du groupe d’amitié France-Israël.
Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne et président du groupe d’amitié France-Israël, qualifie l’attaque contre un rabbin à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) de “profondément choquante, répugnante et inacceptable”.
Le vendredi 6 juin, alors qu’il se trouvait à la terrasse d’un café, un rabbin a été frappé à la tête avec une chaise. Victime, il a déposé une plainte et souffre d’une incapacité temporaire de travail (ITT) de quatre jours. Le suspect, après un examen psychiatrique effectué dans l’après-midi, a été interné sous contrainte, selon les informations communiquées par le parquet de Nanterre.
« Les juifs de France ne sauraient être tenus responsables des conflits au Proche-Orient »
Selon Mathieu Lefèvre, l’antisémitisme “a connu une recrudescence inquiétante dans notre pays depuis le 7 octobre 2023”, date à laquelle le Hamas a lancé son offensive contre Israël. Pour ce vice-président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale, cet antisémitisme est “alimenté par certains courants politiques qui cherchent avant tout à importer le conflit sur le sol français et à faire des juifs vivant en France les représentants de Benyamin Nétanyahou”.
L’élu poursuit en affirmant que “les juifs ne peuvent en aucun cas être tenus pour responsables des événements survenus en Israël”. Il déplore également l’absence de véritable solidarité à l’égard de la communauté juive française après l’attaque : “Alors même qu’un élan de compassion aurait dû entourer nos compatriotes de confession juive à la suite des attentats horribles du 7 octobre, cette solidarité a fait défaut”.
Pour lui, la problématique dépasse la simple question des “juifs de France” et touche à une question “essentiellement républicaine”. “Le retour de l’antisémitisme est le symptôme d’une société profondément malade”, insiste le député.
La réaction d’Israël face à Gaza jugée « excessive »
Mathieu Lefèvre s’est exprimé sur l’ouverture de deux enquêtes judiciaires en France, déclenchées suite à des plaintes visant des Franco-Israéliens accusés de complicité dans des blocages d’acheminement d’aide humanitaire vers Gaza entre janvier et mai 2024. Il dénonce un “drame humanitaire d’une ampleur terrible à Gaza”. Selon lui, la “réaction militaire d’Israël est démesurée” car elle provoque “un nombre trop important de victimes civiles”.
“Toute action entravant l’accès à l’aide humanitaire doit être fermement rejetée et condamnée avec la plus grande rigueur.”
Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marneà 42mag.fr
En réponse à deux plaintes déposées en novembre 2024 avec constitution de partie civile, le parquet national antiterroriste (Pnat) a précisé vendredi avoir “ordonné l’ouverture de deux enquêtes pour complicité de génocide, incitation publique et directe au génocide suivie d’effet, ainsi que complicité de crimes contre l’humanité, couvrant la période du 1er janvier au mai 2024 sur les territoires d’Israël, d’Égypte et de Gaza”.
Concernant l’emploi du terme « génocide » pour décrire la situation à Gaza, comme le font la Fédération internationale des droits de l’Homme ou Amnesty International un an après les faits, le député refuse de “recycler cette appellation”. “Qualifier ce conflit de génocide implique une volonté d’exterminer tout ou partie d’un peuple, or ce n’est pas ce qu’Israël met en œuvre à Gaza”, précise Mathieu Lefèvre. Il insiste sur le fait que ce “n’est pas le vocabulaire adapté”. En revanche, il considère qu’“il est nécessaire de condamner la stratégie militaire d’Israël”, soulignant l’évidence suivante : “la guerre à Gaza cesserait immédiatement si les terroristes du Hamas rendaient les 56 otages demain”.
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