Il y a un an, le parti d’extrême droite n’avait pas réussi à décrocher la majorité absolue à l’Assemblée nationale. À cette époque, le Rassemblement national s’était engagé à entreprendre plusieurs réformes au sein de son organisation. Toutefois, certaines de ces réformes, notamment celles concernant les critères et le processus de désignation des candidats pour les prochaines élections législatives, ont accusé un certain retard dans leur mise en œuvre.
Un an après la dissolution, une France toujours profondément divisée. Le 9 juin 2024, le président Emmanuel Macron a pris la décision de lancer des élections législatives anticipées, suite à l’effondrement relatif de son camp aux élections européennes. Le Rassemblement national, de son côté, n’avait pas réussi à obtenir la majorité absolue. Depuis cet échec partiel, la formation dirigée par Jordan Bardella semble avoir tiré certaines leçons.
Au lendemain du second tour des législatives, le leader du RN a déclaré « assumer pleinement sa part de responsabilité » et a promis une réorganisation rapide de son mouvement. Cela a notamment commencé par l’intention de renforcer la direction du parti grâce à la nomination d’un nouveau directeur général. Pourtant, un an plus tard, ce poste clé reste encore vacant. Les proches de Bardella assurent que le choix a été fait mais que la personne retenue doit d’abord se libérer de ses engagements professionnels actuels, ce qui occasionne un délai supplémentaire. Il faudra donc patienter plusieurs mois avant qu’elle ne prenne officiellement ses fonctions au sein du RN.
Autre engagement formulé par les responsables nationaux après le scrutin législatif : déployer un nouveau « plan Matignon » destiné à renouveler l’ensemble des candidatures, afin d’être pleinement préparé en cas d’une nouvelle dissolution. Ce projet était initialement prévu pour mars, mais maintenant que nous sommes en juin, même si 90 % des travaux ont été finalisés, toutes les circonscriptions n’ont pas encore reçu de candidats, selon les informations d’un cadre proche du dossier.
S’assurer d’éviter les « éléments indésirables »
Le RN souhaite désormais exclure à l’avenir tout ce que Jordan Bardella a qualifié de « brebis galeuses ». Le but est clair : éviter les erreurs de casting commises lors du mois de juin, où des candidats insuffisamment préparés, voire carrément poursuivis pour des faits comme le racisme ou l’antisémitisme, avaient été investis. Depuis un an, une procédure spécifique a été instaurée au sein du parti pour toutes les investitures. Elle comprend obligatoirement un entretien préalable, destiné à vérifier que le candidat ne risque pas de déraper dès ses premiers pas, ainsi que plusieurs sessions de formation. Ces journées d’apprentissage permettent aux nouveaux militants de maîtriser les bases du métier politique et, particulièrement, les techniques de communication avec des ateliers pratiques adaptés.
En complément, une vérification minutieuse des profils sur les réseaux sociaux est effectuée pour chaque candidat. C’est souvent sur ces plateformes que les « brebis galeuses » sont démasquées en raison de leurs propos déplacés. « Mais personne n’est à l’abri d’une erreur », concède un cadre du parti siégeant à la commission d’investiture. L’exemple le plus récent concerne un groupe Facebook géré par des responsables locaux et des collaborateurs de députés RN, où pullulent des messages antisémites, racistes et violents.
Ces faits ont été révélés il y a quelques jours par nos confrères du site d’investigation Les Jours, qui rappellent que, au Rassemblement national, certains démons du passé peuvent resurgir à tout instant.