En France, la population est largement soumise à une exposition importante à ce métal lourd, dont la présence dans l’environnement est particulièrement élevée en raison de l’emploi fréquent d’engrais phosphatés dans les pratiques agricoles. Cette contamination représente un facteur de risque majeur, contribuant à l’augmentation des cas de maladies cardiovasculaires ainsi que de certains types de cancers.
Les Français sont largement exposés à un métal lourd, le cadmium. Le ministre délégué à la Santé, Yannick Neuder, a annoncé ce mardi 10 juin que les tests de dépistage du cadmium seront remboursés « à partir de l’automne en médecine de ville ».
Le 5 juin dernier, les Unions régionales des professionnels de santé-Médecins Libéraux (URPS) avaient alerté sur « une hausse inquiétante de la contamination des jeunes enfants » en France par ce métal toxique, reconnu comme étant « présent partout dans notre environnement » principalement à cause de l’utilisation d’engrais phosphatés. Accumulé dans le corps au fil du temps, le cadmium augmente le risque de développer des maladies cardiovasculaires ainsi que certains cancers.
Interrogé sur ce sujet à l’Assemblée nationale par la députée écologiste Sandrine Rousseau, Yannick Neuder a rappelé que « ce dépistage est déjà remboursé à l’hôpital et sera également pris en charge dès l’automne dans les cabinets médicaux ».
Un cadre précis à définir d’ici la fin d’année
Le ministère de la Santé travaille actuellement sur ce dossier, visant plus particulièrement « les personnes considérées à risque ». L’objectif est de préciser « les modalités du remboursement » afin d’établir un cadre clair avant la fin de l’année.
Le ministre a en outre souligné qu’il suivra de près « l’arrêté que doit publier le ministère de l’Agriculture », lequel vise à limiter la concentration de cadmium dans les engrais phosphatés. Cette régulation devra veiller à ne pas dépasser le seuil de 20 mg par kilogramme, recommandé par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) en 2021.
Par ailleurs, Yannick Neuder a mentionné que la proposition de loi relative à la création d’un registre national des cancers, destinée à améliorer le suivi et la gestion de cette maladie, a été adoptée en avril 2023 au Sénat et sera examinée par l’Assemblée nationale le 23 juin. Actuellement, les registres départementaux existants ne couvrent que 21 à 24 % de la population française.