Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, a affirmé mardi que son parti ne se mettait aucune limite en ce qui concerne la motion de censure prévue par le Parti Socialiste. Toutefois, il insiste avant tout sur l’importance d’attendre « le moment décisif » lié à l’examen du prochain budget, programmé pour l’automne. Par ailleurs, son vice-président a confié sur France Inter que le temps d’une intervention du Premier ministre n’allait pas tarder à arriver.
« La session de la censure aura lieu à l’automne, lors de l’examen du budget », a affirmé mercredi 25 juin sur France Inter Sébastien Chenu, député du Nord et vice-président du Rassemblement national. « François Bayrou connaîtra lui aussi son tour », a-t-il ajouté. À la suite de l’échec des discussions sur la réforme des retraites, le Parti socialiste a annoncé mardi son intention de déposer une motion de censure contre le gouvernement dirigé par Bayrou.
« C’est l’échec d’une approche, celle de François Bayrou », a dénoncé Sébastien Chenu. « Les conséquences seront perceptibles au moment du vote du budget », a-t-il précisé.
« Prononcer une censure maintenant ne ferait pas annuler la réforme des retraites, cela n’aurait aucun effet réel. »
Sébastien Chenu, vice-président du RNinterview sur France Inter
« On s’interroge sur ce que cela apporterait aux Français. Hormis semer le désordre avant l’été, il n’y a aucun bénéfice, a tranché l’élu. Cependant, à l’automne, lors du budget, nous pourrons exiger de François Bayrou qu’il fasse évoluer certaines lignes, que ce soit sur la question énergétique ou la politique migratoire. »
Pas de censure immédiate, mais « un avertissement sérieux »
La veille, Jordan Bardella, président du RN, avait indiqué que le Rassemblement national « ne ferme aucune porte » à propos de la motion de censure lancée par le Parti socialiste. De son côté, Laure Lavalette, porte-parole du RN à l’Assemblée nationale et députée du Var, avait déclaré mardi sur 42mag.fr : « Si François Bayrou souhaite durcir la réforme des retraites, nous voterons la censure. Et si, soudainement, il décidait de repousser l’âge légal de départ à 67 ans, nous ferions tomber le gouvernement. »
Pour autant, le RN attend surtout « le moment décisif » du prochain budget, prévu à l’automne, a souligné son président. « Si le budget passe sous silence les grands dossiers qui nous concernent, s’il appauvrit davantage les Français, François Bayrou fera face à la censure. Nous n’avons aucune crainte, nous avons déjà voté une censure présentée par la gauche et l’extrême gauche, cela ne pose aucun problème », a insisté Sébastien Chenu. « François Bayrou devrait interpréter ce refus de censure immédiate comme un signal fort. »
Sébastien Chenu a également critiqué les partenaires sociaux, les qualifiant d’« hypocrites ». Selon lui, la CFDT et le Medef « savaient dès le départ que rien ne changerait et jouaient un rôle ».