Environ six mois après la destruction causée par le cyclone Chido, l’Assemblée nationale commence mardi l’étude en commission du projet de loi-programme proposé par le gouvernement, destiné à « reconstruire » Mayotte. Le thème de la migration ainsi que les questions de sécurité promettent de relancer des discussions intenses et passionnées.
« La priorité absolue, comme pour tout projet de développement territorial, réside avant tout dans la première des libertés : la sécurité », a déclaré le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, lors d’une interview sur 42mag.fr mardi 10 juin, en réaction à l’examen en commission à l’Assemblée nationale du texte visant à « refonder » l’archipel après le passage du cyclone Chido.
Le premier magistrat de Mamoudzou souligne que l’immigration clandestine et l’implantation des bidonvilles constituent les deux principaux défis à relever pour la reconstruction de Mayotte. Il mentionne que la municipalité a pris contact avec tous les groupes parlementaires afin de faire inscrire « noir sur blanc » l’interdiction formelle d’ériger des bidonvilles, qu’il qualifie de véritables « cimetières à ciel ouvert ». Il estime qu’il est urgent de « changer de paradigme », car, selon lui, « les bidonvilles à Mayotte génèrent des droits. »
« Éradiquer purement et simplement le droit du sol »
Concernant le droit du sol, Ambdilwahedou Soumaila déclare : « il faut tout simplement le supprimer sur notre territoire. » Selon lui, il est évident que « plus on permettra aux personnes d’entrer illégalement, plus le nombre de personnes vivant dans des conditions indignes augmentera. »
Le projet de loi présenté par le gouvernement et débattu mardi à l’Assemblée nationale aborde les principaux défis auxquels est confronté ce 101e département français, tels que la gestion des ressources en eau ou le secteur éducatif, avec un engagement financier de près de 4 milliards d’euros de la part de l’État.