L’association de consommateurs UFC Que Choisir engage une procédure collective et réclame à Stellantis la prise en charge intégrale des coûts indirects engendrés par la mise à l’arrêt des véhicules concernés. Le dossier des airbags Takata connaît un rebondissement important suite à un tragique accident survenu en juin, qui a coûté la vie à une conductrice. C’est la première fois que les proches de la victime témoignent publiquement à ce sujet.
Ce passage est extrait de la retranscription du reportage présenté ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le visionner en intégralité.
Vincent Dupré a choisi de s’exprimer publiquement afin de sensibiliser et d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise. Le 11 juin dernier, sa femme circulait à bord de sa Citroën C3 sur une voie rapide près de Reims (Marne) pour aller chercher leur fille. Ne recevant plus de ses nouvelles, il a commencé à s’angoisser et a décidé de partir à leur recherche.
« J’ai appris qu’un accident avait été signalé sur la traversée urbaine. Je me suis dit que ce n’était pas possible. En regardant dans le sens opposé, j’ai aperçu la voiture dans le talus ainsi que l’hélicoptère des secours. Je me suis arrêté au niveau du lieu de l’accident où on m’a informé que notre fille était déjà partie avec les pompiers et qu’elle n’était pas gravement blessée. En revanche, ma compagne se trouvait dans l’ambulance du SAMU et le médecin est arrivé très rapidement pour m’annoncer qu’il fallait partir au plus vite, car son état se dégradait. », raconte le mari de la victime.
Une défaillance d’airbag Takata à l’origine
Cette mère de famille, âgée de 37 ans, succombera à ses blessures trois jours après le choc. L’accident mortel trouve sa cause dans l’explosion d’un airbag défectueux fabriqué par Takata. Lors de son déploiement, cet airbag peut projeter des fragments métalliques en direction du conducteur.
« Il y a quelques années, Citroën avait lancé un premier rappel. Ma femme m’avait demandé de vérifier si l’airbag de sa voiture était concerné. À l’époque, sa voiture ne l’était pas. […] Ce rappel s’adressait aux véhicules produits jusqu’en 2013 et malheureusement, la nôtre était de 2014, juste un an de trop. J’ai perdu ma femme à cause de cette situation. Je ressens une immense colère d’avoir perdu celle que j’aimais dans de telles conditions. Qu’un dispositif supposé assurer la sécurité puisse tuer, c’est inconcevable. », confie Vincent Dupré.
Le groupe Stellantis mis en accusation devant la justice
La famille de la défunte a engagé des poursuites judiciaires à l’encontre de Stellantis. Pour sa part, le constructeur affirme avoir envoyé un avis de rappel à l’adresse figurant sur la carte grise du véhicule. Cependant, celle-ci n’était plus à jour. Cet argument est contesté par l’avocat des proches de la victime. « L’assurance était bien enregistrée à l’adresse de madame. Elle recevait régulièrement des propositions commerciales ainsi que des SMS l’informant des campagnes en cours chez Citroën. Je pense que si l’on s’était donné la peine de rechercher où se trouvait le véhicule, on aurait eu tous les moyens de le localiser. », précise Me Sébastien Busy.
À la suite de cet accident, le gouvernement a ordonné l’immobilisation de près de 800 000 véhicules supplémentaires. En France, ce sont désormais 1,7 million de voitures qui sont concernées par ces défauts d’airbags.