Lundi 30 juin, une motion visant à repousser la réforme de l’audiovisuel public a été approuvée, bénéficiant d’un appui surprenant de la part du Rassemblement national.
Ce passage est extrait de la transcription du reportage présenté ci-dessus. Pour visionner la vidéo dans son intégralité, cliquez dessus.
Une surprise s’est produite à l’Assemblée nationale ce jour. La motion visant à rejeter la réforme de l’audiovisuel public a été approuvée à hauteur de 71 %, bénéficiant d’un appui inattendu du Rassemblement national. Ainsi, la réforme est écartée avant même que les débats ne débutent. Ce revers représente un coup dur pour la ministre de la Culture qui s’était impliquée activement dans la promotion du projet au cours de ces dernières semaines. « Nous avons besoin d’un chef d’orchestre, de sortir des modes de fonctionnement en silo, d’établir des stratégies nettes, véritablement unifiées autour d’un PDG unique, avec une direction cohérente et coordonnée, » a affirmé Rachida Dati, ministre de la Culture.
Inquiétudes exprimées par les syndicats des médias concernés
Le texte de réforme de l’audiovisuel public entend fusionner, d’ici 2026, France Télévisions, Radio France et l’Institut national de l’audiovisuel (INA) au sein d’une holding unique, placée sous la direction d’un président-directeur général unique. Cette initiative suscite de vives critiques de la part de l’opposition, qui met en garde contre les risques pesant sur les employés et sur l’indépendance éditoriale du service public. « Ce projet prétend moderniser l’audiovisuel public, mais en réalité il en accélère l’affaiblissement, mettant en péril son existence même. Il prétend le renforcer alors qu’il s’en rapproche progressivement la démolition. Il prétend promouvoir son indépendance, alors qu’il en organise la dépendance au pouvoir politique, » dénonce Sophie Tallié-Polian, députée écologiste du Val-de-Marne. Ces inquiétudes sont également relayées par les syndicats concernés. Depuis jeudi dernier, Radio France est en grève, bientôt suivie par France Télévisions et l’INA à partir d’aujourd’hui. Le texte sera de nouveau examiné en seconde lecture au Sénat, qui l’avait déjà approuvé il y a deux ans. Ce nouvel épisode illustre une fois encore le parcours tumultueux de ce dossier, dont l’examen à l’Assemblée a été reporté à trois reprises avant cette journée.