Durant la réunion du conseil des ministres qui s’est tenue le mercredi 23 juillet, plusieurs personnes présentes ont rapporté une interaction particulièrement froide entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau. Cette tension s’explique par les déclarations récentes émises par le ministre de l’Intérieur, lequel a ouvertement critiqué le mouvement dirigé par le président de la République.
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Lors d’une visite dans une ferme du Val-d’Oise, mercredi 23 juillet, le ministre de l’Intérieur souhaitait montrer son implication dans le travail, loin des polémiques qui agitent la scène politique. Toutefois, Bruno Retailleau ne change pas d’attitude et reste fidèle à son opposition au macronisme malgré son rôle au sein du gouvernement. « Nous avons décidé collectivement, il y a plusieurs mois, d’intégrer le gouvernement. Non pas parce que nous sommes proches du président de la République, ni parce que nous adhérons à la pensée macroniste, mais tout simplement pour éviter le pire. Je porte naturellement du respect à la fois à la personne d’Emmanuel Macron et à la fonction présidentielle, étant gaulliste. Cela ne fait pas de moi un macroniste, tout le monde le sait depuis longtemps », a-t-il expliqué.
« Le macronisme prendra fin avec Emmanuel Macron »
L’origine de cette polémique remonte à un entretien accordé par le ministre de l’Intérieur au magazine Valeurs actuelles, où il a vivement critiqué le courant politique incarné par le chef de l’État. « Le macronisme ne constitue ni une idéologie ni un véritable mouvement politique : il repose essentiellement sur la personne d’un seul homme […] Le macronisme disparaîtra en même temps que Macron », a-t-il affirmé sans détour.
Durant le conseil des ministres qui s’est tenu mercredi matin, des témoins évoquent une atmosphère glaciale lors d’un échange entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau. Après la réunion, la porte-parole du gouvernement a tenu à soutenir le ministre. « Il n’est pas étonnant que Bruno Retailleau ne soit pas intégré au groupe Renaissance et continue à revendiquer son appartenance au groupe Les Républicains. Malgré tout, chacun apporte sa contribution au sein du gouvernement », a-t-elle indiqué.
Élisabeth Borne réagit à Bruno Retailleau
Au sein même de l’exécutif, des tensions se font jour. Plusieurs membres du gouvernement contestent la prise de position de Bruno Retailleau, à l’image d’Élisabeth Borne. « Le macronisme représente à la fois une idéologie et un parti politique. Chercher à fracturer le socle commun revient à fragiliser les défenses contre les extrémismes », a-t-elle répondu fermement.