Profondément opposé au macronisme, le ministre de l’Intérieur ne prévoit pas de quitter le gouvernement du moment que les choix pris restent alignés avec le bien commun du pays.
Pour l’instant, il prévoit de rester en poste. « À condition que les décisions prises correspondent à l’intérêt national et qu’elles respectent mes convictions, je ne vois aucune raison de quitter le gouvernement », a affirmé Bruno Retailleau jeudi 24 juillet, lors d’une visite dans un commissariat situé dans le 20e arrondissement de Paris. Questionné par des journalistes sur ses futurs projets après ses critiques du macronisme, qu’il estime voué à s’achever « à la fin des deux mandats d’Emmanuel Macron », le ministre de l’Intérieur a aussi provoqué la fureur de nombreux acteurs du camp présidentiel.
« Plusieurs personnes souhaiteraient que je parte. Le président algérien Tebboune en rêverait… Le Rassemblement national également… Et d’autres aussi, mais la décision m’appartient entièrement. Notre entrée au gouvernement avec les six autres ministres issus des Républicains a été mûrement réfléchie, ce n’était pas un simple recrutement opportuniste », a expliqué Bruno Retailleau. « Dans le contexte politique actuel, je n’ai pas une liberté totale, mais je tente de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour améliorer la situation. » Pendant sa visite au commissariat parisien, il a par ailleurs annoncé qu’un projet de loi visant à interdire la détention et l’usage de mortiers sera présenté à la rentrée.
Par ailleurs, le président du parti Les Républicains doit rencontrer jeudi soir le Premier ministre, François Bayrou. Une rencontre initialement prévue en milieu de journée avec Emmanuel Macron a finalement été reportée. Face aux journalistes, Bruno Retailleau s’est montré « toujours ouvert au dialogue ». « Bruno ne compte pas démissionner et nous ne voyons pas François Bayrou lui demander de s’en aller, car il est évident que personne ne souhaite faire tomber le gouvernement », affirmait en fin de matinée un proche du président des LR auprès de 42mag.fr. « Certainement pas maintenant. Franchement, cette question ne se pose même pas. »