Dans les pages du journal « Le Parisien », le président inaugural de la Cour des comptes juge que la stratégie d’austérité proposée par François Bayrou est « pertinente ». Cependant, il décline de soutenir l’affirmation selon laquelle « la France serait en danger d’une intervention extérieure encadrant sa gestion financière ».
Une comparaison qui ne lui semble pas appropriée. Dans une interview accordée au Parisien, Pierre Moscovici rejette fermement l’idée de rapprocher la situation financière actuelle de la France de celle qu’a connue la Grèce il y a une quinzaine d’années. « La France n’est pas la Grèce de 2009-2010 !, affirme avec force le premier président de la Cour des comptes, le samedi 19 juillet. Je ne vois pas l’intérêt de semer la peur en évoquant une éventuelle intervention du FMI. La France n’est pas sur le point d’être placée sous tutelle. Cependant, les risques que nous affrontons sont déjà assez conséquents. Lesquels exactement ? Il s’agit d’une paralysie de l’action publique provoquée par une charge de dette trop lourde, ainsi que d’une détérioration de nos conditions d’emprunt sur les marchés financiers. Et, à un moment donné, cette incapacité à agir pourrait conduire à une crise financière grave. »
La comparaison avait déjà été insinuée par François Bayrou lorsqu’il avait dévoilé son plan de redressement des comptes publics, mardi 15 juillet. Lors de sa conférence de presse, le ministre avait décrit le surendettement comme une « malédiction », rappelant que « le peuple grec et l’État grec ont dû accepter des sacrifices énormes », tels que la réduction des retraites de 30 % et la baisse des salaires des agents publics de 15 %. « C’est précisément ce que nous voulons éviter à tout prix, » avait insisté alors le Premier ministre.