La ministre de la Culture a pris la parole lors de la séance de la commission chargée de l’investiture, suite à la désignation officielle de Michel Barnier, ancien chef du gouvernement, comme candidat pour le scrutin législatif partiel dans la deuxième circonscription de Paris, cérémonie qui s’est tenue lundi.
Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture et candidate affirmée à la mairie de Paris, s’est également présentée en dissidente LR à l’élection législative partielle dans la capitale. Lors d’une réunion lundi 28 juillet avec la commission nationale d’investiture LR, elle a vivement critiqué, selon une transcription de son intervention obtenue par 42mag.fr, les « ambitions personnelles » de Michel Barnier, candidat officiellement soutenu par le parti.
« L’élection présidentielle n’est pas comparable aux municipales. Nous ne devons pas laisser des ambitions personnelles compromettre la seule opportunité de victoire que nous ayons depuis deux décennies », a-t-elle affirmé en début d’après-midi devant la commission, rapportent les sources de 42mag.fr.
« Un matin, j’ai appris qu’un de nos membres souhaitait revenir à l’Assemblée nationale, non pas pour servir la capitale, mais pour préparer une potentielle candidature à la présidence », a poursuivi la ministre en référence à Michel Barnier, qui, lui, se défend en assurant n’être « candidat contre personne, mais plutôt avec tout le monde ».
Lancée dans la critique, Rachida Dati a encore précisé : « Je me présente à cette élection législative partielle qui marque le coup d’envoi de la campagne municipale. Je n’ai pas provoqué cette scission. Cependant, je ne céderai pas face à ceux dont le seul but est de se faire élire en s’appuyant sur mon engagement, car ils ne peuvent triompher sans moi ».
« Paris mérite une meilleure ambition »
« La seule interrogation qui devrait nous préoccuper est de savoir si notre camp politique souhaite réellement conquérir Paris », a-t-elle ajouté. « Et vous connaissez le fait que je suis la seule capable d’y parvenir ». « Paris mérite plus que des règlements de comptes internes », a conclu Rachida Dati à l’issue de ses quinze minutes d’intervention. Toutefois, elle n’a pas assisté au vote de la commission qui a entériné à l’unanimité la candidature de Michel Barnier.
Ce climat de tensions est déploré par Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Île-de-France. Elle estime qu’un compromis aurait dû être trouvé depuis longtemps. « Il faut que nous négociions sans tarder un accord avantageux pour toutes les parties avec Rachida Dati, échangeant la législative contre la municipale à Paris« , a proposé l’ancienne candidate LR à la présidentielle de 2022. Dans un communiqué, la commission d’investiture LR a avancé une solution visant à éviter une confrontation interne à laquelle le parti est fréquemment confronté, en reconnaissant que Rachida Dati est « la mieux placée » pour briguer la mairie lors des élections municipales prévues en mars prochain. Elle a également mandaté Agnès Evren, présidente de la fédération LR de Paris, la plus influente au sein du parti, pour « conduire les négociations » avec la ministre de la Culture, afin de « forger une liste d’union » pour les municipales.
Rachida Dati ira-t-elle jusqu’au bout de sa candidature dissidente ? Trouvera-t-elle des appuis du côté de la majorité présidentielle ? Elle qui avait rejoint la mouvance macroniste lors des élections européennes et qui a reçu le soutien de la députée Horizons Naïma Moutchou sur le réseau social X. Un cadre de la direction LR reste toutefois sceptique et considère cette stratégie comme un simple bluff. « Elle est beaucoup plus fragile qu’on ne le croit », affirme ce dernier, notamment en raison de ses ennuis judiciaires.