L’ex-directrice générale adjointe de la communauté urbaine du Havre affirme avoir été victime d’une atteinte au secret médical la concernant personnellement. Elle soutient que cette infraction a eu des conséquences directes sur la prise en compte officielle d’un accident qui s’est produit sur son lieu professionnel.
La plaignante, qui met en cause Edouard Philippe, ancien Premier ministre et maire du Havre, dans une affaire de détournement de fonds liée à la gestion de la Cité numérique de cette commune normande, a également porté plainte contre X pour atteinte au secret médical. Cette information a été révélée mardi 1er juillet par son avocat, Jérôme Karsenti, lors d’un entretien avec l’AFP, confirmant une publication du Canard enchaîné.
Occupant la fonction de directrice générale adjointe à la communauté urbaine du Havre entre septembre 2020 et avril 2023, la plaignante affirme avoir été mise à l’écart puis victime de harcèlement moral après avoir alerté sur des possibles conflits d’intérêts. Le 20 juin, elle a déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, demandant l’ouverture d’une enquête judiciaire autour des accusations de détournement de fonds publics et de favoritisme, que dément fermement Edouard Philippe (parti Horizons). La révélation officielle de cette plainte a eu lieu le 23 juin.
Incidents majeurs survenus à Pau et au Havre
Simultanément, elle a introduit une autre plainte, également le 20 juin, visant une violation du secret médical qui, selon elle, a eu des conséquences sur la reconnaissance d’un accident professionnel survenu sur son poste au Havre. Cet accident, détaillé dans la plainte communiquée à l’AFP, serait arrivé dans un contexte marqué par « d’intenses pressions et une surcharge de travail » à partir de l’été 2022, situation accentuée par l’arrivée d’une nouvelle directrice générale.
Suite à son exclusion progressive de certains projets et à la modification de ses astreintes, la plaignante a subi une détresse psychologique importante, l’amenant à être hospitalisée en urgence psychiatrique le 28 novembre 2022, où un syndrome anxiodépressif sévère a été diagnostiqué, entraînant un arrêt de travail. Par ailleurs, bien qu’elle ait reçu un message de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) l’invitant à compléter un formulaire sur son espace personnel Ameli relatif à cet accident, elle a constaté le 13 décembre 2022 qu’un autre accident du travail datant de février 2020, survenu à Pau, apparaissait aux yeux de son employeur au Havre. À cette époque, elle était en poste à la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées, dont François Bayrou, actuel Premier ministre, assure la présidence.
La CPAM avait d’abord confirmé que ces documents étaient accessibles à son employeur actuel avant d’en faire retirer l’accès le 19 décembre 2022. Jusqu’à présent, la communauté urbaine du Havre n’avait jamais remis en cause ni l’existence ni la nature professionnelle de son accident, mais en février 2023, elle a contesté ces éléments, mentionnant des « réactions similaires » observées avec son supérieur hiérarchique de Pau. Finalement, la CPAM a refusé de reconnaître officiellement cet accident comme étant d’origine professionnelle.