Carlos Ghosn prend la parole pour la première fois concernant cette affaire, après que Rachida Dati ait été renvoyée devant le tribunal correctionnel pour des faits de corruption et de trafic d’influence.
« Le contrat signé avec Madame Dati a reçu l’approbation du service juridique de l’Alliance Renault-Nissan », a réagi Carlos Ghosn, l’ancien dirigeant de Renault-Nissan, dans un message transmis à 42mag.fr le mardi 29 juillet. Il s’agit là de sa première prise de parole depuis la mise en examen de la ministre de la Culture dans cette affaire.
« Face aux récents articles et partage sur les réseaux sociaux concernant le contrat liant l’Alliance Renault-Nissan à Madame Rachida Dati, je souhaite rappeler que, pendant les treize années où j’ai exercé la direction de l’Alliance, aucun compromis engageant la société n’a été conclu sans passer au préalable par une analyse, une validation et une contre-signature du service juridique interne », souligne Carlos Ghosn dans son message.
« Le contrat en question, établi avec Madame Dati, a forcément respecté ces règles strictes de conformité et n’aurait jamais donné lieu à un paiement sans avoir obtenu les deux signatures obligatoires conformément aux procédures internes de l’Alliance », ajoute l’ancien patron du groupe automobile dans cette déclaration.
Des juges d’instruction ont décidé de renvoyer Rachida Dati ainsi que l’ex-dirigeant de Renault-Nissan Carlos Ghosn devant le tribunal correctionnel pour des accusations de corruption et de trafic d’influence. La ministre de la Culture, qui a contesté cette décision en faisant appel, est suspectée d’avoir empoché 900 000 euros entre 2010 et 2012 au titre de prestations de conseil pour une filiale de l’Alliance Renault-Nissan, sans avoir réellement accompli de travail, alors qu’elle exerçait en parallèle comme avocate et députée européenne. Ce qu’a réalisé Rachida Dati au Parlement européen « s’apparente à une forme de lobbying », ce qui « semble incompatible avec la nature même de son mandat et sa profession d’avocat », selon les magistrats instructeurs dans leur ordonnance de renvoi.