Le mercredi 30 juillet, le conseil d’administration de Renault a officialisé la nomination de François Provost au poste de directeur général. Il prend ainsi la relève de Luca de Méo, qui a quitté l’entreprise pour rejoindre le groupe de luxe Kering.
Bien que son nom ne fût pas évoqué parmi les principaux candidats à l’interne, François Provost a été désigné mercredi 30 juillet comme nouveau directeur général de Renault par le conseil d’administration. Il prend ainsi la relève de Luca de Méo, figure emblématique de l’entreprise, dont le départ pour le groupe de luxe Kering avait surpris l’ensemble du secteur. Allié proche de ce dernier, François Provost pourrait incarner une forme d’évolution conservant les grandes orientations initiées chez Renault.
Il paraît en tout cas avoir bénéficié du soutien direct de Luca de Méo, alors que diverses rumeurs évoquaient plutôt une promotion de Denis Le Vot, actuel patron de Dacia, ou encore l’éventuelle arrivée de Maxime Picat, ancien cadre de Peugeot récemment quitté Stellantis.
Un acteur clé du projet « Renault’ution »
Doté d’un profil que l’on qualifierait plutôt de discret, François Provost possède néanmoins une solide expérience au sein de Renault, groupe qu’il a rejoint en 2002. Sa carrière s’est principalement déroulée à l’étranger, avec des missions en Corée du Sud, au Portugal, en Russie ou encore en Chine, avant que Luca de Méo ne le rappelle en 2020 à la direction centrale installée à Boulogne-Billancourt.
Au fil du temps, il a pris en charge successivement les partenariats, puis les achats et les affaires publiques, épaulant ainsi son prédécesseur dans le cadre de leur vaste programme baptisé « Renault’ution ». Ce plan ambitieux vise notamment à commercialiser 22 nouveaux modèles en l’espace de trois ans tout en renforçant la rentabilité grâce à la diminution des coûts de production et de fabrication.
Récemment, François Provost s’est trouvé au cœur d’un épisode médiatique crucial lors des négociations avec la CGT et la direction de la Fonderie de Bretagne, ancienne entité de Renault menacée de fermeture avant d’être reprise en avril par le groupe Europlasma.
Hausse des ventes mondiales mais perspectives financières en recul
Depuis le lancement de la « Renaulution », les résultats sont plutôt encourageants, et pas uniquement parce que Renault a obtenu les deux derniers titres de voiture de l’année, avec la Scénic E-Tech, puis la R5. Le groupe présente, dans l’ensemble, des performances commerciales qui contrastent favorablement avec celles de Stellantis ou de plusieurs rivaux allemands, ces derniers étant davantage dépendants des marchés chinois et américains. Au premier semestre, Renault a même enregistré une progression de ses ventes à l’échelle mondiale.
Cependant, le constructeur a dû, il y a seulement deux semaines, réviser à la baisse ses objectifs financiers pour 2025, ce qui a provoqué une réaction négative en Bourse avec un recul notable du cours de l’action. Cette situation place François Provost devant le défi de poursuivre l’amélioration de la rentabilité du groupe. Par ailleurs, la question de l’avenir de l’alliance avec Nissan demeure une préoccupation majeure, les relations entre les deux partenaires s’étant nettement distendues. Les mauvais résultats de Nissan ont ainsi généré une perte de 127 millions d’euros pour Renault au deuxième trimestre.
Enfin, le nouveau dirigeant devra également préparer les futurs lancements de modèles, notamment après la commercialisation attendue de la nouvelle Twingo l’année prochaine. Tout cela devra se faire en tenant compte des départs importants parmi les collaborateurs proches de Luca de Méo, notamment celui du designer Gilles Vidal, créateur de la R5 et de la Renault 4, qui partira rejoindre Stellantis.