Le résultat du scrutin semblait presque acquis d’avance, puisque les représentants appartenant à l’extrême droite avaient choisi de patienter jusqu’à la présentation des lois de finances avant de renverser le Béarnais et son gouvernement.
Un délai supplémentaire accordé à François Bayrou. Mardi 1er juillet, le Premier ministre a su éviter une nouvelle motion de censure, la huitième en date, initiée par les socialistes à la suite de l’échec du « conclave » consacré aux retraites. Privée du soutien du Rassemblement national, cette motion n’a constitué qu’un avertissement avant les débats budgétaires qui s’annoncent particulièrement tendus à l’automne prochain. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a annoncé vers 20h20 que seulement 189 députés avaient voté en faveur de la censure, loin des 289 voix requises pour renverser le gouvernement.
Le « conclave » regroupant les partenaires sociaux autour de la réforme des retraites, qui faisait partie intégrante du pacte de non-agression entre les socialistes et le groupe majoritaire centriste et de droite, s’est finalement terminé sur un constat d’échec. Les socialistes reprochent à François Bayrou de ne pas avoir soumis au Parlement un projet de loi autorisant un débat sur le recul de l’âge légal de départ à 64 ans. Selon le PS, le Premier ministre s’y était engagé dès la mi-janvier, dans une lettre où il prônait une concertation entre partenaires sociaux « sans totem ni tabou » et promettait la présentation d’un texte devant les députés. Cependant, il avait posé comme préalable la conclusion « d’un accord politique et d’un équilibre financier global garanti ».
Les autres forces de gauche, qui souhaitaient présenter une motion de censure commune, ont majoritairement voté en faveur de celle-ci. En revanche, le groupe centriste et de droite a naturellement refusé de soutenir la motion, tout comme le Rassemblement national, dont l’appui aurait été nécessaire pour provoquer la troisième défaite d’un gouvernement sous la Ve République depuis 1958.