Jean-Noël Barrot est intervenu en tant qu’invité lors de l’émission « 8h30 42mag.fr » ce vendredi 1er août.
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a déclaré vendredi 1er août sur 42mag.fr que l’étudiante originaire de Gaza, accusée d’apologie du terrorisme et dont l’inscription à Sciences Po Lille a été annulée mercredi 30 juillet, « n’a pas sa place à Sciences Po, elle n’a pas sa place en France, elle doit quitter le territoire national ». Il a ajouté que « aucune évacuation d’aucune sorte ne sera réalisée tant que nous n’aurons pas tiré les enseignements de cette enquête ».
En conséquence, la France refuse désormais d’accueillir sur son sol des personnes évacuées de Gaza tant que « toute la lumière ne sera pas faite » sur cette affaire. Le ministre des Affaires étrangères a également annoncé que tous les profils des personnes déjà entrées en France feront l’objet d’une réévaluation rigoureuse, suite aux manquements dans le dispositif de contrôle sécuritaire qui ont permis à cette jeune femme, considérée comme indésirable, d’entrer sur le territoire national.
Lancement d’une enquête judiciaire
La veille, une enquête a été ouverte à Lille pour apologie du terrorisme concernant cette étudiante gazaouie âgée de 25 ans. Cette dernière est arrivée en France le 11 juillet depuis Gaza et devait débuter ses études à Sciences Po Lille à la prochaine rentrée, avant que son inscription ne soit finalement annulée. Des captures d’écran circulant sur les réseaux sociaux montrent un compte attribué à cette étudiante, désormais fermé, qui a partagé des messages incitant à « tuer des Juifs ».
Jean-Noël Barrot, qui réclame son expulsion, n’a toutefois pas indiqué le pays vers lequel elle pourrait être renvoyée, alors que la population palestinienne à Gaza fait face à une situation humanitaire dramatique, qualifiée de « famine généralisée » par l’ONU, au terme de 22 mois de bombardements quasi constants par l’armée israélienne dans la région.
Réexamen systématique des profils
Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères précise que l’ensemble des profils des Gazaouis accueillis en France jusqu’à présent vont être revus. Cela concerne au minimum 600 personnes depuis le 7 octobre 2023, dont la moitié sont arrivées ces derniers mois. Jusqu’ici, ces profils étaient sélectionnés à l’issue d’un double filtrage, réalisé individuellement, en coopération entre le ministère des Affaires étrangères et les autorités israéliennes, qui validaient et autorisaient les départs après vérification des dossiers.
Majoritairement, il s’agit d’étudiants ou de membres du corps enseignant. Pour être retenus, les candidats doivent prouver leurs liens avec la France, posséder une inscription universitaire et établir des relations claires avec des institutions reconnues ainsi qu’une capacité à être accueillis et suivis sur place. Jean-Noël Barrot a indiqué qu’une nouvelle enquête est en cours pour identifier précisément les défaillances du système de filtrage. En attendant les conclusions, toutes les opérations d’évacuation sont suspendues, bloquant la venue prochaine de nombreuses personnes, y compris des familles avec des enfants.