Le mouvement mené par Jean‑Luc Mélenchon organise ses fameux « Amfis » à Valence, du jeudi au dimanche, alors que l’écart avec les socialistes, les écologistes et les communistes ne cesse de s’élargir.
Le coup d’envoi de la rentrée politique a été donné par La France insoumise. Du jeudi 21 au dimanche 24 août, LFI organise ses Amfis, les universités d’été du mouvement d’extrême gauche, qui se tiennent à Valence, dans la Drôme. Parallèlement, les écologistes se rassemblent à Strasbourg, toujours à partir de jeudi, sous le motto « l’unité » de la gauche en vue de la présidentielle de 2027. Cette injonction n’est absolument pas partagée par les insoumis, qui s’écartent de plus en plus du reste de la gauche.
« On se prépare à gouverner », résume un député LFI. Les fidèles de ce courant s’appuient sur une conviction forte dans leur stratégie et réclament une censure du Premier ministre François Bayrou à l’automne, au moment de l’examen du budget. Le parti mise aussi sur la perspective de nouvelles élections dans la foulée, notamment une éventuelle législative, puisque Emmanuel Macron peut à nouveau dissoudre l’Assemblée.
Un petit groupement de perdants, uni sur rien
Preuve que LFI agit en solitaire : le soutien des insoumis au mouvement prévu le 10 septembre, rendu public ces derniers jours. « Nous appelons toutes les personnes qui en ont assez—à la fois de la politique budgétaire que ce gouvernement porte publiquement comme injuste et dangereuse, de son autoritarisme, et de l’inaction écologique—à participer aux actions prévues », a déclaré la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, mercredi sur France Inter.
Le reste de la gauche — socialistes, écologistes et communistes — a aussi exprimé son soutien mercredi soir, mais avec une prudence accrue. Marine Tondelier, dans Libération, invite les partis à ne pas « tout gâcher en organisant une compétition du nombre de drapeaux ou en mettant les manifestants mal à l’aise parce qu’ils auraient l’impression de suivre fidèlement tel ou tel candidat à la présidentielle ».
« Les insoumis ne sont pas dans une dynamique unitaire », déplore une cadre écologiste, qui résume la situation. Depuis le début de l’été, les Verts, le PS et d’autres formations œuvrent en faveur d’une candidature unique à gauche en 2027. Mais sans LFI, qui tient à envoyer Jean-Luc Mélenchon. Un élu insoumis assume son refus d’adhérer à cette initiative : « C’est un cercle de perdants d’accord sur rien », lance-t-il.