À l’heure où l’État d’Israël se prépare à intervenir militairement contre Gaza, la députée rappelle que l’accord, qui comprend notamment une zone de libre-échange pour les biens industriels et agricoles, ne peut être mis en œuvre que si les droits humains et les principes démocratiques sont respectés.
« L’Union européenne devrait mettre sur la table la question de la suspension de l’accord avec Israël », estime, jeudi 21 août sur 42mag.fr, Sandrine Rousseau, députée des Écologistes à Paris, alors que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné mercredi le rappel de 60 000 réservistes après avoir donné son feu vert à l’offensive visant la prise de la ville de Gaza. Le Hamas dénonce un « mépris flagrant » envers les efforts de médiation en cours en vue d’une trêve et de la libération d’otages.
Face aux dernières mesures adoptées par Israël, et à la préparation d’une opération militaire sur Gaza, « il faut qu’on augmente la pression sur Israël et qu’on remette en question les fondamentaux, comme l’accord entre l’Union européenne et Israël », avertit Sandrine Rousseau, qui affirme que « l’Europe n’a été que trop absente de ce conflit et dans le rapport de force vis-à-vis de Netanyahou ». Cet accord, en vigueur depuis 2000, établit un espace de libre-échange pour les biens industriels et agricoles, et détermine aussi un cadre de coopération et de dialogue politique. Toutefois, l’article 2 prévoit que le respect des droits humains et des principes démocratiques constitue une condition essentielle du partenariat.
Emmanuel Macron ne doit pas « se laisser intimider »
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a adressé à Emmanuel Macron une lettre dans laquelle il l’accuse d’alimenter le « feu antisémite » par sa volonté de reconnaître l’État de Palestine. « Dans la situation à Gaza, avec les décisions qui ont été prises à la Knesset [parlement israélien] , il est très important qu’Emmanuel Macron ne se laisse pas intimider, mais monte le ton », en revenant sur l’accord avec Israël, mais aussi en envisageant « des sanctions contre les colons en Cisjordanie ».
« Il faut reconnaître l’État de Palestine », insiste Sandrine Rousseau. Les efforts d’Emmanuel Macron dans ce sens arrivent cependant « presque trop tard », à un moment « où la situation est telle que reconnaître un État qui n’a plus de possibilité d’exister, c’est quelque chose d’assez contradictoire ».