Lors des universités d’été organisées par La France insoumise, le parti a choisi de ne pas accorder d’accréditation au journaliste Olivier Pérou, qui est l’un des coauteurs d’un ouvrage examinant le fonctionnement interne du mouvement.
Si les formations politiques en viennent à sélectionner les journalistes qui les accompagnent, cela peut conduire à de multiples dérives, a dénoncé ce vendredi sur 42mag.fr Isabelle Mandraud, de la société des journalistes du journal Le Monde, alors que La France insoumise (LFI) a refusé d’accréditer pour ses universités d’été le journaliste du Monde Olivier Pérou, coauteur du livre La Meute sur le fonctionnement interne du parti.
C’est clairement une entrave à la liberté de la presse. C’est sans précédent pour nous, au journal Le Monde. Qu’un journaliste soit refusé à un évènement par une formation politique, c’est un signal assez inquiétant pour notre profession, a-t-elle estimé. Pour nous, c’est une première. Malheureusement, certains de nos confrères et nos consœurs ont déjà été victimes de ce genre de pratiques, mais nous étions plutôt habitués à ça de la part de formation d’extrême droite jusqu’à présent.
C’est une méthode de pression exercée sur les professionnels des médias
Selon elle, le livre La Meute, coécrit par Olivier Pérou, est un travail journalistique : Ce livre, ils ont le droit de ne pas l’aimer et de le critiquer, mais il faut le rappeler, il n’a fait l’objet d’aucune poursuite sur le plan judiciaire. Isabelle Mandraud poursuit : C’est une façon de faire pression sur les journalistes. De quel droit les partis politiques se permettraient de choisir le journaliste qui va couvrir tel ou tel événement ?.
Dans une réaction transmise à l’AFP par son service de presse, LFI a répliqué que les principes qui régissent la liberté d’information sont assortis de règles déontologiques (respect du contradictoire, protection de la vie privée, rigueur, sources multiples). Celles-ci ont été largement bafouées dans l’ouvrage que Monsieur Pérou a consacré à La France insoumise, a poursuivi le mouvement, accusant le journaliste de l’avoir lourdement diffamé et d’avoir inventé de fausses informations sur sa vie interne.