Ce dimanche-là, Jean-Luc Mélenchon et plusieurs responsables de La France insoumise ont exprimé leur soutien au mouvement citoyen qui appelle à mettre le pays à l’arrêt le 10 septembre prochain.
Face aux choix opérés par le pouvoir en place, il apparaît indispensable d’instaurer une dynamique de mobilisation collective. On ne peut pas se contenter d’un simple combat parlementaire, affirme, dimanche 17 août sur France Inter, Éric Coquerel, élu de La France insoumise (LFI) représentant la Seine-Saint-Denis. « Plus il y aura d’initiatives citoyennes, plus nous serons susceptibles de faire tomber le gouvernement dirigé par François Bayrou et de mettre fin à la politique d’Emmanuel Macron, alors même qu’il demeure en situation minoritaire dans l’opinion depuis un an », complète-t-il. Dans La Tribune Dimanche, Jean-Luc Mélenchon et plusieurs cadres de LFI ont exprimé leur soutien au mouvement citoyen encore mal identifié « Bloquons tout ». Près de sept années après le mouvement des gilets jaunes, les appels à mettre la France en pause le 10 septembre se multiplient sur les réseaux sociaux.
Les actions envisagées oscilleront entre des formes classiques, typiquement en lien avec une « grève », et des démarches plus atypiques, comme « ne pas utiliser votre carte bancaire dès le 10 septembre » ou « ne plus faire vos courses dans les supermarchés », précise à l’AFP Stéphane Sirot, spécialiste des mouvements sociaux.
Le mouvement « Bloquons tout » s’est renforcé après l’annonce du Premier ministre François Bayrou concernant un objectif d’économies supérieur à 43 milliards d’euros dans le budget 2026, qui sera examiné à l’automne. Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, reconnaît, dans La Tribune Dimanche, ne « pas particulièrement » connaître ce mouvement, mais affirme que La France insoumise « se retrouve assez bien dans les mots d’ordre ».
« Si on laisse faire, on donne encore plus de possibilités à l’extrême droite, à des réseaux complotistes de s’en emparer. »
Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denissur France Inter
Cette contestation se déploie en dehors des circuits syndicaux traditionnels et se présente comme « apolitique », tout en étant soutenue par des comptes d’extrême droite. Cela ne représente pas un obstacle pour les insoumis, affirme Éric Coquerel, également président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, sur France Inter. « C’était en partie ce qui avait été évoqué lors du mouvement des gilets jaunes, et à l’époque aussi les syndicats et d’autres acteurs avaient fini par soutenir les gilets jaunes, car il était clair que ce qui était d’origine d’extrême droite était marginal et je pense que c’est toujours le cas aujourd’hui », précise-t-il.
Une nouvelle motion de censurer le gouvernement Bayrou déposée à la rentrée
Invité sur 42mag.fr dimanche, Aurélien Le Coq, député LFI du Nord, estime que cet appel à « tout bloquer » le 10 septembre traduit « une colère populaire » face « à un gouvernement qui poursuit les méthodes de la broyeuse sociale ». Il affirme que les insoumis veulent « respecter l’auto-organisation et l’autonomie » de ce mouvement. Dès lors qu’il « porte des revendications proches des nôtres » — telles que « les hausses de salaire, la défense des services publics, la lutte contre l’austérité et qui demande le départ de François Bayrou » —, nous appelons à se rallier, précise-t-il.
La France insoumise déposera à la rentrée une nouvelle motion de censurer le gouvernement Bayrou afin de tenter de le renverser. Car « il n’y a rien à négocier », insiste Aurélien Le Coq. « Ne nous berçons pas d’illusions futiles. Certains ont déjà essayé la technique du paillasson et de la serpillière, d’aller brosser les chaussures du Premier ministre, lors du dernier budget. La réalité, c’est qu’ils ont connu une première vague d’austérité sans précédent », poursuit l’élu du Nord. Il évoque les socialistes, qui avaient renoncé à voter la censure du gouvernement lors du débat budgétaire, en échange de négociations sur les retraites.