Vendredi, sur France Inter, Yannick Neuder réagit à la décision du Conseil constitutionnel de censurer la réintroduction d’un néonicotinoïde dans la loi Duplomb.
Le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins réclame une réévaluation par les autorités sanitaires européennes sans délai de l’impact sanitaire de l’acétamipride. La réaction de Yannick Neuder, sur France Inter, le vendredi 8 août, intervient au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Duplomb. Les sages ont censuré la réintroduction de ce néonicotinoïde prévue par le texte. « On ne peut pas interdire une substance en France si l’on importe les produits des autres pays européens qui traitent les aliments avec ce produit-là », précise le ministre.
« S’il apparaît un effet sur la santé humaine, il faudra bien l’interdire, car, rappelons-le, le Conseil constitutionnel s’est pour l’instant fondé sur des données relatives à la santé animale et à l’impact environnemental », précise Yannick Neuder. « Des recherches sont en cours, notamment sur d’éventuels effets perturbateurs endocriniens ou sur des propriétés neurotoxiques. Nous suivons ces études de près et nous sommes déterminés à agir au même titre que les autres pays de l’Union dès qu’elles seront éclairantes. »
« Il est naturel que le monde médical émette des avertissements »
Outre les 2,1 millions de signatures récoltées par la pétition réclamant l’interdiction de l’acétamipride, plusieurs sociétés savantes, dont l’Ordre des médecins, s’étaient également prononcées contre cette partie de la loi Duplomb. « Il est naturel que la communauté scientifique, tout autant que le Conseil de l’Ordre, tire la sonnette d’alarme. Il est légitime que le monde médical fasse entendre des signaux », admet le ministre de la Santé, rappelant au passage qu’il est lui-même médecin. Cependant « c’est l’Anses qui prend les décisions et formule des propositions d’interdiction », précise-t-il.
Comme le président de la République, Yannick Neuder appelle à « respecter les décisions du Conseil constitutionnel et avancer sur la promulgation, puisque cette loi permet aussi un pas important pour nos agriculteurs ». L’Élysée a annoncé, jeudi soir, qu’Emmanuel Macron « a pris bonne note de la décision du Conseil constitutionnel et promulguera la loi telle qu’elle résulte de cette décision dans les meilleurs délais ».