Le président de la République souligne que l’Assemblée nationale reflète fidèlement les divisions qui traversent la nation. Selon lui, la responsabilité incombe désormais aux responsables politiques: ils doivent apprendre à collaborer et à dépasser leurs désaccords afin de progresser ensemble, affirme-t-il dans un entretien accordé au magazine Paris Match.
Emmanuel Macron affirme, lors d’un entretien accordé à Paris Match et publié mardi 19 août, que François Bayrou peut rester à la tête du gouvernement jusqu’au terme du mandat. Le Premier ministre « est mon ami… mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n’est pas habituel », a soutenu le président de la République, qui « espère » que le chef du gouvernement puisse rester en poste jusqu’en 2027, année de la prochaine élection présidentielle.
Le chef de l’État a aussi défendu le plan d’économies budgétaires « lucide et courageux » du Premier ministre, « que nous avons longuement préparé ensemble ». Ce plan prévoit notamment le gel de l’essentiel des dépenses publiques en 2026 au même niveau que 2025, une « année blanche » bloquant le barème des impôts, des prestations sociales et des retraites, ainsi que la suppression de deux jours fériés.
Il avertit des risques d’une nouvelle censure
Emmanuel Macron a aussi déclaré qu’il ne souhaitait pas qu’une nouvelle dissolution intervienne, après celle de juin 2024. « On a un Parlement qui reflète les fractures du pays. C’est aux responsables politiques de savoir travailler ensemble. Regardez ce qui se passe en Allemagne. C’est ainsi que s’organise la coalition du chancelier Merz », a-t-il illustré. Face au risque d’une censure du gouvernement portée par le Rassemblement national et la gauche sur le budget à l’automne, le chef de l’État a également averti que « les responsables politiques doivent vraiment faire attention à ce qu’ils feront ». « Dans le contexte international, le pays a vraiment besoin de stabilité. Donc pas de coups politiques. Et du courage pour prendre les décisions fortes », juge-t-il.
Le chef de l’État s’est aussi exprimé sur leur plainte, avec sa femme Brigitte Macron, pour diffamation aux États-Unis contre l’influenceuse Candace Owens, après que cette dernière a affirmé dans un podcast que la Première dame était « en réalité un homme ». « Cela a pris une telle ampleur aux États-Unis que nous nous devions de réagir. Il est question de faire respecter la vérité. On parle de l’état civil de la Première dame de France, d’une épouse, d’une mère de famille, d’une grand-mère. Ce n’est pas la liberté de parole que de vouloir empêcher de restaurer la vérité », a-t-il argumenté.