Au Parlement européen, une eurodéputée du groupe Renew Europe a exprimé son opposition à l’idée d’observer un instant de recueillement en hommage à Charlie Kirk, personnalité associée à l’extrême droite américaine.
L’eurodéputée Renew Nathalie Loiseau a indiqué avoir « reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux et par courriel » après avoir rejeté la minute de silence destinée à Charlie Kirk, proposée le jeudi 11 septembre par l’extrême droite au Parlement européen; elle l’explique à France Culture samedi 13 septembre. Le jeune influenceur américain d’extrême droite, âgé de 31 ans, a été frappé par balle à la nuque mercredi dernier lors d’un débat public organisé sur un campus de l’Utah.
« Ça en dit long sur ceux qui se présentent comme soutiens de Charlie Kirk, qui affirment condamner la violence tout en y recourant aussitôt contre ceux qui n’adoptent pas leur point de vue », déplore-t-elle. L’hommage a été écarté au final, une décision fustigée par l’extrême droite européenne. « Quelle honte ! » avait notamment écrit l’élue du mouvement Reconquête, Sarah Knafo.
Nathalie Loiseau refuse d’en faire « une icône »
Nathalie Loiseau a précisé que l’assassinat de l’influenceur américain d’extrême droite « est un crime odieux et il est une victime », mais elle refuse d’en faire « une icône » alors qu’il aurait été « considéré comme un délinquant » en France, rappelant ses propos « racistes, antisémites, homophobes d’une grande violence ». « Rappelons que Charlie Kirk voulait justifier la lapidation des homosexuels, qu’il considérait que l’avortement était l’Holocauste du 21e siècle, qu’il justifiait l’esclavage, qu’il considérait que les noirs avaient des cerveaux inférieurs à ceux des blancs », dit Nathalie Loiseau.
L’eurodéputée Renew a aussi rappelé qu’une députée démocrate américaine, Melissa Hortman, a aussi été abattue en juin dernier, un crime qui n’a pas donné lieu à une minute de silence au Parlement européen. « On en a très peu parlé en Europe », regrette-t-elle. Alors que dans le cas de Charlie Kirk, dont « la plupart des Européens ignoraient jusqu’à son existence » avant sa mort, « on a voulu créer une émotion européenne ». « Je suis choquée par la différence de traitement que Donald Trump a imposée », dit-elle.