Lors d’une interview télévisée diffusée ce mercredi sur TF1, François Bayrou a été interrogé sur les causes de l’augmentation de la dette et a notamment attribué une part de la responsabilité aux baby-boomers.
La question de savoir si la dette est imputable à nos aînés a fait écho après une sortie médiatique de François Bayrou. Le Premier ministre s’est exprimé lors du journal télévisé de 20 heures sur TF1, mercredi 27 août, en disant que l’endettement avait été accru « pour le confort de certains partis politiques et des boomers ». Les boomers, ou baby-boomers, désignent cette génération née juste après la Seconde Guerre mondiale et qui est aujourd’hui à la retraite. Ses propos ont provoqué une vive réaction parmi eux.
Sur le marché de Vanves, dans les Hauts-de-Seine, au milieu des tomates, des concombres et des radis, Augustin, âgé de 71 ans, crie son mécontentement: « Non, ce n’est pas juste, non, non, non ! » Il peine à comprendre comment François Bayrou peut le mettre directement en cause pour la dette. « Mais pourquoi viser les retraités, toujours les retraités ? Nous, on a cotisé pour notre retraite. »
Les retraités, loin d’être tous aisés
Yvonne se joint au mouvement de révolte. Pour cette retraitée, si quelqu’un doit être désigné, c’est l’État: « On nous a prélevés pendant des années. Qu’est-ce qu’ils ont fait de l’argent ? Ils n’ont rien géré, ils ne savent même pas ce que c’est que gérer. » De plus, elle rappelle que les retraités ne vivent pas tous dans l’opulence. Veuve récemment, elle a du mal à joindre les deux bouts. « Quand j’ai payé ce que je dois payer… On est écrasés, je vous le dis tout de suite, par l’impôt; dès qu’on dépasse le moindre seuil, c’est épouvantable. Il me reste 200 euros et encore, je ne sais pas », soupire-t-elle.
Un peu plus loin, Dominique porte un cabas chargé de légumes et avoue que les années qu’elle a connues dans le passé étaient plus clémentes. « On a vécu des périodes favorables, on a eu de la chance, c’est vrai. On a toujours eu du travail et on a réussi à s’offrir des logements. Je ne suis pas opposée à retrousser mes manches, loin de là. » En période de tension budgétaire, elle est prête à faire des efforts. Mais elle affirme que l’effort doit être collectif et pas seulement supporté par les retraités.