Les organisations syndicales avaient lancé un ultimatum au nouveau Premier ministre, les exhortant à se prononcer sur leurs revendications et à y donner suite.
À savoir sur la situation
Ce direct est désormais clos.
Les organisations syndicales ont fixé une échéance en vue de leur prochaine entrevue avec Sébastien Lecornu. La séance de dialogue entre l’intersyndicale et le nouveau Premier ministre, qui doit se tenir mercredi à 10 heures, a été annoncée par Cyril Chabanier, président de la CFTC, lors d’un passage sur 42mag.fr, vendredi 19 septembre. Plus tôt dans la journée, les différentes fédérations se sont réunies afin de déterminer les suites à donner à la mobilisation de la veille, qui avait rassemblé entre 500 000 et plus d’un million de personnes. Elles ont posé un ultimatum à Sébastien Lecornu, l’enjoignant de répondre à leurs exigences d’ici mercredi 24 septembre.
De son côté, Sébastien Lecornu a exprimé son souhait de « poursuivre le dialogue », en annonçant jeudi soir qu’il accueillerait de nouveau les représentants syndicaux. Le chef du gouvernement a aussi rappelé que les revendications des manifestants pour davantage de justice sociale et fiscale étaient « au cœur des consultations » qu’il menait avec les forces politiques et syndicales.
De 500 000 à plus d’un million de personnes. Si la CGT affirme avoir compté « plus d’un million de personnes » dans tout le pays jeudi lors de la mobilisation organisée par l’intersyndicale pour influencer les choix budgétaires, les autorités estiment pour leur part à « plus de 500 000 » manifestants, dont « 55 000 » à Paris, contre « près de 200 000 » la semaine précédente lors du mouvement « Bloquons tout ». « La France n’a pas été bloquée », s’est félicité jeudi soir le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui a annoncé 309 interpellations et 134 gardes à vue à l’issue des manifestations.
Plusieurs secteurs touchés. Jeudi, près d’un enseignant sur six était en grève dans les premier et second degrés, selon les chiffres du ministère. Vingt-trois lycées ont été entièrement bloqués et des blocages filtrants ont été installés devant 52 autres établissements. Les agents de la fonction publique d’État étaient au total 10,95 % sur 2,5 millions d’agents à faire grève, principalement dans l’Éducation nationale. Selon le syndicat L’Union étudiante, « 110 000 jeunes » étaient mobilisés avec « 14 facs bloquées ». Dans les transports, le trafic a été fortement perturbé, conformément aux prévisions. EDF a aussi signalé environ 4 000 MW de baisse de charge dans ses centrales, liées à la grève, soit l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires. Les pharmaciens se sont également mobilisés. Selon le syndicat FSPF, près de 18 000 pharmacies sur les 20 000 du pays sont restées fermées.
Quelques incidents ont émaillé les cortèges. À Marseille, une scène filmée par l’AFP avant le démarrage du cortège a circulé largement sur les réseaux sociaux, montrant un policier donner un coup de pied à une manifestante à terre, en lui ordonnant de « Casse-toi », avant qu’un autre agent ne la pousse. Selon la préfecture de police, près du centre commercial des Terrasses du Port se trouvaient environ 200 personnes « hostiles » avec des équipements. À Rennes, quelques incidents ont été signalés et « un gendarme mobile a été blessé à la main lors de l’interpellation d’un black bloc », a précisé la gendarmerie. À Lyon, un journaliste de France Télévisions et deux policiers ont été blessés au cours d’affrontements entre forces de l’ordre et un groupe de jeunes masqués, en tête du défilé.