Le chef du gouvernement n’a pas encore soumis sa demande de vote de confiance à l’Assemblée nationale, et, parallèlement, les formations politiques organisent déjà leur stratégie pour l’après-Bayrou. Parmi ces partis, l’un d’eux paraît prêt à tout envisager : le Rassemblement national.
À seulement trois jours de la chute supposée de François Bayrou, le Rassemblement national continue d’exiger la dissolution d’Emmanuel Macron. Le mouvement d’extrême droite s’active pour de prochaines élections législatives et imagine déjà Jordan Bardella prendre les rênes du pouvoir à Matignon. Les responsables du parti se disent désormais plus convaincus que jamais de pouvoir obtenir la majorité absolue. Le RN élabore donc un plan d’action s’étendant jusqu’en 2027. Au cas où.
Cette programmation législative est conçue sur une période de 18 mois, soit le laps de temps qui sépare les électeurs de la prochaine élection présidentielle. On parle d’une sorte de plan d’urgence que le Rassemblement national envisagerait d’activer… depuis Matignon.
Marquer des points avant la présidentielle
« Des projets de loi concrets, adaptés à une éventuelle cohabitation et qui permettraient aux électeurs de nous juger au pouvoir », résume un stratège du mouvement, qui évoque aussi des mesures susceptibles d’être mises en œuvre sans passer par le Parlement. À titre d’exemple : une circulaire destinée au préfet dès la prise de fonction de Jordan Bardella pour suspendre toute régularisation des sans-papiers. « Il faut du temps pour mettre en place une politique et obtenir des résultats », explique un élu affilié au courant mariniste. « Donc plus la dissolution sera rapide, mieux ce sera pour nous. »
Objectif : engranger des soutiens dans l’opinion publique d’ici 2027 en montrant que le parti n’admet plus aucune improvisation. Même si ce scénario demeure encore très hypothétique.