Vendredi 5 septembre, Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national, était l’invité de l’émission Les Quatre Vérités. Le député de la Moselle n’a pas hésité à s’en prendre à François Bayrou, le décrivant comme l’« artisan du chaos ». Par ailleurs, il a indiqué que Jordan Bardella représentait, selon lui, le candidat préféré des Français pour lui succéder à Matignon.
Jeff Wittenberg : François Bayrou affirme que l’effort qu’il appelle de ses vœux est indispensable au salut de la France. « Le pays prend l’eau », affirme-t-il. Il espère qu’il existe un autre scénario que sa chute lundi après-midi. Quelle réponse lui adresseriez-vous ?
Laurent Jacobelli : Il n’y a aucune marge d’espoir pour M. Bayrou. Il faut mettre fin à cette tentative de propagande quasi soviétique où vous passez des heures devant les caméras tous les jours. On le verra bientôt sur Equidia et sur Gulli… comme si cela pouvait vous aider à sauver votre poste. Mais aujourd’hui, ce qui compte n’est pas le destin d’un seul homme, mais celui d’un pays. Un pays lourdement endetté, confronté à une immigration soutenue, à une insécurité hors de contrôle et dont l’actualité ne cesse de rappeler les difficultés. Il est l’artisan de ce désordre, soit parce qu’il a soutenu des gouvernements qui ont alourdi la dette publique, soit parce que, à la tête du pays depuis neuf mois, il n’a pas su prendre les bonnes mesures. Les Français sont nets : Monsieur Bayrou, au revoir. Lundi, vous devrez faire vos valises.
Sur le diagnostic êtes-vous d’accord ? Quand il affirme que le pays porte une dette colossale et qu’il faut réaliser 44 milliards d’économies dans le budget, qu’avez-vous à proposer ? Réduire les gaspillages, s’attaquer au coût de l’immigration, remettre en question la contribution de la France au budget européen. Mais tout cela ne suffit pas à atteindre 44 milliards d’économies. N’y a-t-il pas des sacrifices à exiger des Français ?
Des sacrifices, les Français les supportent déjà par leur travail. Aujourd’hui, un ouvrier ou un employé consacre une heure sur deux à l’État. Pourquoi ? Pour avoir moins de sécurité, moins d’hôpitaux, moins d’écoles ? Les Français en ont ras-le-bol. Ils subissent une pression fiscale écrasante. 250 milliards, c’est l’augmentation de cette pression depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron. Qui doit payer ? Prenons un exemple: il y a eu des émeutes en France. Des scènes intolérables dans certains quartiers. Pendant un seul été, la France a été brûlée. Aujourd’hui, on explique aux citoyens honnêtes qu’ils doivent financer entre 750 millions et un milliard d’euros via leur assurance pour payer les dégâts causés par des voyous. Si nous étions au pouvoir, ce serait la famille de ces voyous qui assumerait le coût. Voilà une mesure simple. Une règle d’or que nous instaurerons avec Jordan Bardella s’il devient Premier ministre : pas un centime prélevé sur le revenu des Français tant que l’État, obèse, n’aura pas entrepris une véritable cure structurelle.
Jordan Bardella « s’il est Premier ministre ». Cela signifie-t-il que vous envisagez l’hypothèse qu’Emmanuel Macron nommerait Jordan Bardella mardi, après une éventuelle chute de François Bayrou ?
Moi, je suis un Français ordinaire. Vous voyez bien que la figure politique que les Français considèrent comme potentielle à la tête du gouvernement est Jordan Bardella. Et si, enfin, nous prêtions l’oreille au peuple de France ? Et si l’on lui accordait la majorité qu’il réclame ? Les Français veulent se débarrasser d’Emmanuel Macron et de François Bayrou, et ils souhaitent voir Jordan Bardella à la tête du gouvernement.
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