Le drapeau a été hissé avant que la France n’ait officiellement reconnu un État palestinien.
Jacqueline Belhomme, maire communiste de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, maintient le drapeau palestinien affiché sur le fronton de l’hôtel de ville, malgré la décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui lui en demandait le retrait. Elle a indiqué l’information à 42mag.fr, samedi 20 septembre. Le pavillon avait été hissé avant que la France ne reconnaisse officiellement un État palestinien.
« Nous avons reçu une notification nous invitant une fois de plus à retirer le drapeau palestinien », confie-t-elle à 42mag.fr. « Le courrier du préfet est bien mentionné, mais à part cela, on n’y voit rien de nouveau ; nous nous attendions à des sanctions financières, mais rien de tel ne s’est concrétisé », poursuit-elle. « Tout cela provoque énormément d’agitation pour peu de chose, un véritable battage médiatique de la part de la place Beauvau, car aucune amende n’est annoncée », affirme Jacqueline Belhomme.
La maire de Malakoff a donc l’intention de maintenir le drapeau palestinien sur la façade de l’hôtel de ville jusqu’à mardi, comme prévu, alors que le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets lundi de s’opposer à l’installation de drapeaux palestiniens sur les mairies et autres bâtiments publics à l’occasion de la reconnaissance par la France d’un État palestinien.
Une action préfectorale perçue comme une atteinte à l’autonomie locale
« La maire de Malakoff a reçu vendredi vers 20h, la visite de la police nationale qui, sur instruction du préfet des Hauts-de-Seine, la sommait de retirer ce drapeau, ce qu’elle a clairement refusé de faire », précise la mairie samedi dans un communiqué transmis à 42mag.fr. « Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements », avait déclaré la Place Beauvau dans un télégramme consulté par 42mag.fr, exhortant les préfets à engager des actions devant la justice administrative contre les décisions des maires qui persisteraient à afficher les couleurs palestiniennes sur leurs bâtiments publics.
Tout cela « illustre bien la pression qui pèse sur les édiles pour les dissuader de poser le drapeau palestinien sur les frontons des mairies en signe de solidarité avec le peuple palestinien », tonne Belhomme. « On est particulièrement agacés, car il y a deux ans, nous avions lancé cette initiative pour promouvoir la paix, comme c’est notre tradition annuelle. Elle portait sur l’Ukraine. Or nous n’avons reçu ni de police ni d’injonction pour retirer le drapeau ukrainien. Il existe vraiment deux poids, deux mesures », dénonce-t-elle.
Pour la commune de Malakoff, il s’agit d’un « coup de force préfectoral contre la libre administration des communes ». Elle rappelle « que jamais les municipalités qui avaient affiché solidairement le drapeau ukrainien sur leurs frontons, au lendemain de l’invasion russe, n’ont été inquiétées ». La ville se dit s’intérroger sur la légitimité d’un ministre de l’Intérieur démissionnaire à imposer aux communes des choix contraires à l’expression officielle et diplomatique de son pays.