Des organisations syndicales appellent à reprendre la rue huit jours après le rassemblement organisé sur l’initiative du mouvement « Bloquons tout le 10 septembre », une question sur laquelle elles restent divisées.
Selon les propos tenus par Cyril Chabanier, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), la « grande journée de grève et de manifestation » prévue le 18 septembre est conçue pour donner une voix « pleinement autonome et indépendante ». Cette prise de position a été exprimée vendredi 29 août sur 42mag.fr. L’intersyndicale, regroupant la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, les Solidaires et la FSU, a retenu cette date car elle n’est pas « trop éloignée » de la mobilisation du 10 septembre et du vote de confiance attendu à l’Assemblée nationale le 8 septembre. En conséquence, selon lui, « si le gouvernement Bayrou tombe, on peut déjà avoir le nom du prochain Premier ministre ».
Les organisations syndicales se partagent sur l’appel des collectifs à « tout bloquer » le 10 septembre. La CGT et l’Union syndicale Solidaires prennent position en faveur du mouvement, alors que la CFDT « ne s’y joindra pas ». Cyril Chabanier se montre également prudent. « Les contours sont flous, les revendications sont floues, il y a eu pas mal de récupération politique. Je crois qu’il est important, pour les organisations syndicales et les travailleurs que nous représentons, de démontrer une autonomie totale et des objectifs clairs. Nossa journée de mobilisation était nécessaire », estime-t-il. Pour le président de la CFTC, le 18 septembre « n’apparaît pas comme une récupération politique, le contexte sera clair » et les syndicats seront « capables d’assurer la sécurité » des manifestants alors que « l’on entend un peu tout sur la journée du 10 ». Cyril Chabanier redoute toutefois la présence éventuelle de casseurs.
D’autres appels à manifester possibles
L’intersyndicale « n’exclut pas » d’autres journées de mobilisation après le 18 septembre. « On espère que ce sera un grand succès », puis « on verra pour la suite, tout est sur la table », indique-t-il sur 42mag.fr. Pour la CFTC, les syndicats devront rester mobilisés même en cas de chute du gouvernement Bayrou, car « le prochain Premier ministre va probablement disposer d’environ quinze jours pour bâtir le budget, ce qui risque de reprendre le budget de l’équipe précédente », prévoit Cyril Chabanier.
Le syndicaliste alerte: les adhérents de la CFTC sont « remontés » parce qu’ils « ne se sentent pas responsables du montant de la dette » mais ont le sentiment « qu’on leur demande sans cesse des efforts ». Il prend l’exemple de la réforme des retraites. « Le Premier ministre propose des mesures pour trouver 2,5 milliards sur le chômage, 4 milliards sur les jours fériés mais sur les 211 milliards d’aides publiques aux entreprises, il n’y a aucune mesure », déplore Cyril Chabanier, ajoutant que les salariés « se sentent vraiment attaqués de toutes parts ».