À l’aube du 8 septembre et alors qu’on attend le verdict sur l’avenir politique de François Bayrou à Matignon, Olivier Faure et le Parti socialiste préparent déjà leur éventuel retour pour prendre le relais. Évitant le recours au 49.3 et privilégiant des coalitions à gauche, ils dévoilent une approche claire et un contre-budget ambitieux, tandis que l’opinion publique reste divisée.
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Le 8 septembre prochain, l’issue relative à François Bayrou sera déterminante pour Matignon. Avant même que le vote de confiance à l’Assemblée ne donne son verdict, l’élu socialiste Olivier Faure propose ses services pour prendre les commandes et expose sa vision de la manière de diriger le pays : « Nous sommes disposés à prendre le relais. Nous nous engageons à ne pas recourir à l’article 49.3, ce qui nous obligera mécaniquement à négocier des compromis sur chaque texte, un à un », a-t-il affirmé lors d’un rassemblement à Blois (Loir-et-Cher) le 29 août.
Gouverner, pour qui et avec qui ?
Olivier Faure envisage une alliance à gauche incluant les écologistes et les communistes, mais semble écarter, pour l’instant, l’éventualité d’une coopération avec La France insoumise. Dans la foulée, le Parti socialiste a dévoilé ce 30 août son contre-budget pour 2026. À la différence de François Bayrou, qui propose 44 milliards d’euros d’économies, le PS tablerait sur 14 milliards et entend faire contribuer davantage les plus fortunés, notamment via la taxe Zucman: une taxe de 2 % pour les contribuables dont le patrimoine excède les 100 millions d’euros.
Ce que pensent les habitants
La question se pose : la gauche a-t-elle intérêt à viser Matignon ? Les opinions divergent parmi les personnes interrogées. Pour Jocelyne Didiot, retraitée, le raisonnement est clair: « Bien entendu que le souhait de tout militant socialiste, c’est au moins d’accéder au pouvoir. » Ce sentiment est partagé par Léo Henriot, chef de projet: « C’est le moment idéal pour prendre le pouvoir et gouverner avec le reste de la gauche, tout en cherchant des compromis avec une partie des macronistes. » Pour d’autres, le doute prévaut. Philomène Jullet, juriste, précise: « Si cela consiste à envoyer un Premier ministre de gauche qui, entouré d’un gouvernement pluridisciplinaire et sans maîtrise complète, ne pourrait pas imposer des mesures en faveur des plus fragiles, alors autant éviter d’avoir un Premier ministre de gauche. »
Pour nombre de personnes, l’après-Bayrou occupe déjà les esprits, et la bataille pour Matignon promet d’être stratégique et délicate pour la gauche.