Au sein du parti de droite, deux courants s’opposent nettement. Le premier, représenté par Bruno Retailleau, apporte son soutien au cabinet dirigé par François Bayrou et appelle à accorder la confiance. Le second, porté par Laurent Wauquiez, se montre bien moins favorable à l’idée de soutenir le Premier ministre.
Les Républicains préparent leur rentrée avec un rassemblement prévu le week-end des 6 et 7 septembre, à Port-Marly, dans les Yvelines. Le point d’orgue sera le discours du leader du parti, Bruno Retailleau, programmé pour l’après-midi du dimanche. Au cœur des discussions: faut-il accorder la confiance au Premier ministre François Bayrou ? Le vote est fixé pour lundi 8 septembre à l’Assemblée nationale.
La droite se retrouve ainsi divisée entre deux orientations opposées. D’un côté, Bruno Retailleau — qui porte également la fonction de ministre de l’Intérieur — défend l’idée d’un vote de confiance en Bayrou. De l’autre, Laurent Wauquiez, à la tête des députés LR, a fini par déclarer qu’il apportera son soutien à la confiance, mais « sans enthousiasme ». Toutefois, bon nombre de députés LR ne suivront pas nécessairement cette consigne. Un cadre du parti illustre ce dilemme avec cette formule, bien pesée mais rude: « Ce n’est pas parce qu’il se suicide qu’on est tous obligés de prendre du cyanure ».
Quant à l’après 8 septembre, Bruno Retailleau refuse l’idée d’un éventuel arrivée d’un socialiste à Matignon, tandis que son adversaire Laurent Wauquiez rejette l’idée d’une « censure automatique ». Le ministre de l’Intérieur rappelle, lui, que « si LR a accepté d’entrer au gouvernement, c’était précisément pour empêcher la gauche d’accéder au pouvoir ». La trajectoire personnelle de Retailleau est alors mise à l’épreuve: devenu plus visible ces derniers mois en occupant un poste ministériel, il n’envisage pas de quitter le devant de la scène de manière discrète.