Des postes stratégiques de la chambre basse seront renouvelés lors des scrutins prévus les 1er et 2 octobre. Faute d’une majorité évidente, la compétition s’annonce particulièrement serrée.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu poursuit sa quête pour élaborer un budget qui échappe à toute censure. Dans les coulisses, une autre lutte se profile, celle liée à la répartition des postes au sein du bureau de l’Assemblée nationale. « Ça va être la guerre », « un massacre à la tronçonneuse » : c’est ainsi que certains macronistes prévoient ces deux journées particulièrement tendues au palais Bourbon. Le 1er octobre, on procèdera au renouvellement des responsables du bureau de l’Assemblée – vice-présidents, questeurs, secrétaires… –, et le 2 octobre, les présidences des commissions seront remises en jeu dans une assemblée où aucune formation n’a la majorité. Un député LR affirme : « Je ne vois pas comment ça peut bien se passer ».
Le groupe RN de Marine Le Pen est le plus fourni, mais jusqu’ici, il n’a décroché aucun poste. Cette situation peut servir de Mantorpion pour que le RN se présente comme victime, et c’est pourquoi les macronistes et les LR se sont mis d’accord pour que chaque formation soit représentée en fonction de son poids, RN compris. Sauf qu’à gauche, les objections persistent. Un socialiste est catégorique : « Rien pour le RN, le front républicain, c’est aussi à l’Assemblée. »
Cap sur un vote dans l’hémicycle
Peu d’observateurs croient à une répartition conclue d’un commun accord sans scrutin. Il faut vraisemblablement s’attendre à un vote dans l’hémicycle. Un proche de Marine Le Pen espère donc que les macronistes mèneront jusqu’au bout la procédure et accorderont leur suffrage au RN le jour J.
Les relations entre la droite et les macronistes restent parfois compliquées. Toutefois, Gabriel Attal et Laurent Wauquiez ont pris des décisions pour afficher un front uni. Leurs querelles passées avaient conduit l’an dernier à céder la poste de la Commission des affaires économiques aux insoumis. Du côté des LR, on assure que « comme dans une famille, on sait se retrouver dans les moments importants ». En apparence, la coalition gouvernementale sera donc homogène. Néanmoins, un macroniste suggère d’attendre que cette étape soit franchie avant de nommer le gouvernement, afin de vérifier la loyauté de chacun.