Le président du groupe des députés Les Républicains a entamé sa rentrée politique ce samedi en faisant escale au mont Mézenc, en Haute-Loire, pour marquer le coup et lancer la période parlementaire à venir. Il indique qu’il formulera des conditions claires et préalables avant le scrutin de confiance destiné au gouvernement Bayrou, prévu pour le 8 septembre. Par ailleurs, les militants du parti seront consultés sur cette question afin de recueillir leurs avis et éventuels conseils.
Laurent Wauquiez a procédé à sa rentrée politique samedi 30 août, en s’inscrivant dans la tradition de sa montée du mont Mézenc, situé en Haute-Loire. À la tête des députés LR, il a posé ses conditions pour accorder sa confiance au gouvernement Bayrou, refusant tout chèque en blanc. Par ailleurs, il a annoncé le lancement d’une consultation à destination des militants.
Comme d’habitude, le président des députés LR a dénoncé l’assistanat, les dépenses inutiles, la lourdeur administrative et les coûts qui en découlent. Toutefois, son discours a surtout été orienté vers l’actualité immédiate. Opposé à la suppression des jours fériés, il rencontrera bien François Bayrou, mais en imposant des exigences. Entre-temps, Wauquiez entend recueillir l’avis des militants.
Jean-Luc Mélenchon « n’attend que le chaos »
« Je ne veux pas que nous portions le regard sur le chaos, précise-t-il, et dans le contexte que nous traversons, ne nous y trompons pas, un adversaire rôde et attend le moment propice pour déclencher le désordre afin d’imposer une révolution qui lui tient à cœur : c’est Jean-Luc Mélenchon. Sa manœuvre de récupération autour du mouvement du 10 septembre montre clairement son intention d’instiller le chaos dans notre pays. Briser le cadre et plonger le pays dans le gouffre n’est pas une solution », affirme le porte-parole des députés LR.
« Mes amis des Républicains, je le répète ici, nous ne pouvons pas devenir un parti de simples suiveurs, continue-t-il. Nous ne devons pas livrer un chèque en blanc à François Bayrou en abandonnant nos valeurs et ce que les Français attendent de nous. »
« La semaine prochaine, je n’irai pas vers le Premier ministre pour lui remettre un chèque en blanc. Je rencontrerai le chef du gouvernement pour l’exhorter à entendre la réalité du pays qui travaille et pour lui signaler, tant qu’il est temps, les ajustements nécessaires à son budget. »
Laurent Wauquiez, président des députés LRau mont Mézenc, dans l’Auvergne
Les militants LR affichent des positionnements plus nuancés quant au vote de confiance et restent très prudents vis-à-vis du budget, tout en saluant l’idée d’être consultés. « Je suis en train de réfléchir, j’avance sans précipitation », témoigne une porte-voix militante. « On ne votera pas un budget qui ne convient pas, c’est sûr », affirme une autre. « On ne demande pas aux travailleurs d’assurer davantage, ils doivent être entendus. Personnellement, ce budget ne me convient pas du tout, mais pas du tout. Avec des retraites importantes, on fragilise le pays, et l’État ne fait pas assez d’économies, » ironise-t-elle.
« Je suis tout à fait favorable à la consultation des militants, c’est d’ailleurs important, confie une autre figure du mouvement. C’était ce qui avait été promis par Bruno Retailleau. Or, dans les contextes politiques actuels, on a le sentiment de ne pas être entendu. Cela nous met en colère. Et Laurent Wauquiez, lui, souhaite vraiment prêter oreille à ceux qui soutiennent le mouvement.
À cinquante ans, les militants estiment que l’avenir de Wauquiez demeure prometteur. Nombre d’entre eux lui assignent même un destin présidentiel.