Le chef de l’État poursuit des entretiens sur l’évolution de la situation politique, en amont du vote prévu à l’Assemblée lundi.
A trois jours d’une probable chute de François Bayrou, survenue lundi lors d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée le président du Sénat, Gérard Larcher, ce vendredi 5 septembre, selon le service politique de France Télévisions qui a pris l’information auprès de l’Élysée et qui confirme une information publiée par le Figaro et le Monde. Le chef de l’État poursuit ses « consultations sur la situation ».
Censure générale au RN. Le député du Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, a assuré vendredi que son parti « censurerait » « tout gouvernement qui continue la politique » d’Emmanuel Macron. Son objectif principal serait d’obtenir « une dissolution afin que nous puissions changer la politique », a-t-il précisé.
Un vote de confiance perçu comme sacrifice. Le chef du gouvernement affirme avoir demandé un vote de confiance pour éviter « un affrontement entre les Français et les responsables politiques » face à la tournure que prenaient les débats budgétaires. « On était en train de faire croire aux Français que le pouvoir les ignorait et voulait les ponctionner et les faire travailler, que c’était ‘eux contre nous’, ‘les puissants contre le peuple' », a-t-il déclaré sur RTL, vendredi, expliquant que cette démarche d’apaisement visait à prévenir une crise, notamment avant le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre.
Et si la gauche prenait les rênes du pouvoir ? Des élus écologistes invitent, vendredi, à former un gouvernement réunissant l’ensemble de la gauche, qui se soumettrait à un vote de confiance à l’Assemblée nationale et renoncerait à l’usage du 49.3, selon une lettre consultée par l’AFP. Les écologistes estiment que le président de la République doit nommer un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire (NFP), mais se distancient des socialistes qui pensent que les insoumis ne voudront pas faire partie d’un gouvernement. Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, dénonce, lui, « un glissement politicien vers une grande coalition de Glucksmann à Wauquiez avec le PS et la macronie ».
Deux tiers des Français réclament la démission d’Emmanuel Macron. À trois jours de la chute probable du gouvernement Bayrou, environ deux tiers des Français, qui accordent de moins en moins leur confiance au couple exécutif pour résoudre la crise politique, souhaitent la démission du président de la République, Emmanuel Macron, selon un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. Ils sont 64% à vouloir un nouveau locataire à l’Élysée et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, plutôt que la nomination d’un cinquième Premier ministre en moins de deux ans.
Dernière consultation à Matignon. Après le Parti socialiste et l’UDI jeudi, François Bayrou est presque arrivé au terme de ses rencontres avec les partis politiques. Il doit encore recevoir le Parti radical vendredi. Mais le bilan semble bien maigre, aucun groupe politique n’ayant fait évoluer sa position après ces entretiens.