Le socialiste fait planer la perspective d’une censure gouvernementale si les macronistes ne reviennent pas sur leur position lors de l’examen du budget 2026, qui doit débuter vendredi dans l’hémicycle de l’Assemblée.
Ce qu’il faut savoir
Les socialistes tirent la sonnette d’alarme. Le président du groupe des députés PS, Boris Vallaud, évoque ouvertement la possibilité d’une censure du gouvernement si les macronistes ne démontrent pas leur engagement en faveur de la justice fiscale lors de l’examen de la partie recettes du budget 2026 de l’État, qui doit débuter vendredi dans l’hémicycle de l’Assemblée. « Si le bloc central n’est pas capable d’adopter la taxe Zucman, cet impôt minimal et indispensable sur les patrimoines les plus élevés, et s’il n’est pas en mesure de soutenir l’ISF sur les milliardaires, sur lequel nous avons travaillé et que nous proposerons, s’il n’est pas capable de justice fiscale, je ne suis pas sûr que l’on puisse discuter de l’étape suivante », déclare Boris Vallaud dans une interview au Parisien parue jeudi.
Sébastien Lecornu tente de rassurer les oppositions. Comment sera compensé le coût supplémentaire lié à une éventuelle suspension de la réforme des retraites si celle‑ci venait à être votée ? Cette question « donnera lieu à un débat au Parlement », a assuré le Premier ministre, jeudi 23 octobre, alors que les oppositions s’inquiètent des solutions envisagées, comme une hausse de la contribution des mutuelles.
La CFDT et la CGT mettent en garde. Les deux centrales syndicales ont alerté, jeudi, contre les options de financement proposées par le gouvernement pour équilibrer la suppression de la réforme des retraites prévue dans le PLFSS. « On fait payer une micro-suspension de la réforme aux retraités actuels et futurs », estime Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, évoquant notamment une hausse du taux de contribution des mutuelles « qui va se répercuter sur les salariés et encore plus les retraités ». « Pour la CFDT, il n’est pas possible que la désindexation des pensions prévoie quasiment deux années blanches pour les retraités en 2026 et 2027 », a réagi Yvan Ricordeau, numéro 2 du syndicat.
Le Rassemblement national a présenté son contre-budget pour le projet de loi de finances 2026. Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, et Jean-Philippe Tanguy, spécialiste des questions budgétaires dans le parti, ont tenu une conférence de presse. Parmi ses mesures, le RN propose une réduction de la TVA sur les énergies, l’instauration d’une part fiscale intégrale « dès le deuxième enfant », mais aussi une diminution de la contribution de la France à l’Union européenne, une réduction de l’aide publique au développement ou encore des subventions aux associations « ne relevant pas de l’intérêt général ». Le parti chiffre à 36 milliards d’euros les économies qu’il prévoit réaliser.
Le coût de la suspension évalué à 1,4 milliard d’euros en 2027. La suspension coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon la lettre rectificative au projet de budget de la Sécurité sociale, examinée au Conseil d’État. Pour financer cette mesure, les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution.
          
      

 
		

 
	
	




