L’ancien dirigeant de Stellantis propose plutôt de remplacer les voitures les plus anciennes, qui dégagent beaucoup d’émissions, par des modèles plus récents dont les rejets seraient réduits d’un tiers. Selon lui, l’électrification demeure une technologie coûteuse que la classe moyenne ne peut pas se permettre.
Il ne serait pas judicieux d’adopter une position dogmatique concernant l’interdiction de la vente de véhicules thermiques dans l’Union européenne pour 2035, suggère mardi 28 octobre sur France Inter l’ancien dirigeant de Stellantis, Carlos Tavares. Son ouvrage publié la semaine dernière, Un pilote dans la tempête (Plon), retrace son parcours et aborde notamment l’objectif d’interdire les ventes de véhicules thermiques ou hybrides neufs dans l’UE à partir de 2035. Cet objectif est aujourd’hui contesté par les constructeurs européens, qui réclament une certaine souplesse des règles.
« Il y a une solution très simple à tout cela, qui est simplement de ne pas être dogmatique », déclare Carlos Tavares. « On peut envisager qu’en 2035, la vente de véhicules thermiques reste autorisée, à condition que leurs émissions ne dépassent pas 100 grammes, afin de renouveler un parc vieillissant qui émet actuellement plus de 300 grammes. La première étape consiste donc à remplacer les anciennes voitures émettant beaucoup par des modèles plus récents qui en émettent environ un tiers de moins, et qui soient accessibles à la classe moyenne ».
« Si la classe moyenne ne peut pas acheter des voitures propres, il n’y aura pas d’impact en volume sur la planète. »
Carlos Tavares, l’ancien PDG de Stellantisà France Inter
L’ancien PDG de Stellantis affirme qu’il avait averti sur le coût des véhicules propres. « Ça coûte très cher. Ce n’est pas faute d’avoir prévenu », dit-il. « L’offre de véhicules électriques est très abondante. On ne peut pas dire que les constructeurs ne répondent pas présents » mais « la technologie demeure coûteuse ». « Les constructeurs ont bien averti, et moi en particulier, sur le fait que cette technologie est 50 % plus chère que la technologie conventionnelle et que la classe moyenne n’aurait pas les moyens de la payer », souligne-t-il.
Il appelle désormais à adopter des « normes intelligentes », c’est-à-dire « des critères qui pèsent le minimum sur le coût social et maximisent l’efficacité pour la planète ». « C’est cela que je critique : le dogmatisme nous a conduits à choisir une solution extrêmement coûteuse pour la société et très peu efficace pour la planète », dénonce-t-il.







