Mercredi, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale s’est rendue au sommet consacré à l’élevage, qui se tenait à Cournon-d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme.
Marine Le Pen poursuit sa campagne en dehors de Paris, en pleine tourmente politique. La présidente du groupeRN à l’Assemblée nationale a décliné une visite à Matignon pour les dernières négociations et a choisi de consacrer la journée à des agriculteurs lors du sommet de l’élevage organisé à Cournon-d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme.
Loin de Matignon et plus proche des éleveurs en difficulté, Marine Le Pen assume ce déplacement à environ quatre heures de route de Paris. Elle se prend au jeu avec Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, qui la remercie de sa présence: « C’est important que les responsables politiques puissent être là et ils ne sont pas si nombreux en ce moment. On comprend qu’il se passe deux ou trois trucs à Paris. » « Ils attendent des coups de fil, je crois », lui répond-elle en souriant.
La cheffe de file des députés du RN sur le terrain multiplie les selfies, prend dans ses bras un enfant et décoiffe la scène politique avec ses premières flèches: « Le potentiel gouvernement qui se dessine est quand même extrêmement inquiétant, parce que là, il n’y a que des ennemis de l’agriculture. » Marine Le Pen est en campagne et ne s’en cache pas, même si elle demeure inéligible. « Je suis en campagne permanente, moi. Oui, je préfère être ici qu’à Paris. Je pense qu’ici, des sujets absolument fondamentaux se croisent. Pas seulement pour les agriculteurs eux-mêmes, mais pour l’ensemble du peuple français », affirme-t-elle.
« Ils seraient prêts à s’amputer d’un membre pour conserver leur poste »
Le RN dessine déjà l’avenir, quel que soit le scénario qu’il privilégie — dissolution ou élection présidentielle anticipée. Dans cette logique, les députés d’extrême droite s’organisent pour faire vaciller les prochains pouvoirs et gouvernements. « Je coupe tout, voilà. Là, ici et maintenant, stop. La plaisanterie a assez duré, d’accord ? On fait courir les Français derrière des balivernes, tout ça pour gagner du temps, c’est inacceptable. »
Que penser d’une éventuelle suspension de la réforme des retraites, comme le suggérait l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne ? « C’est plutôt pas mal, réagit Marine Le Pen. « Mais tout cela pour quoi ? Je crois qu’ils seraient capables de s’amputer pour rester à leur place. C’est exactement ce que vient de faire Élisabeth Borne, en se coupant un membre, ou plutôt un symbole du clan d’Emmanuel Macron. » Mais, de toute façon, je me réjouis de cette tournure, car nous avons, vous le savez, voté contre cette réforme des retraites. »Mais cela n’y changera rien. Face à la presse, Marine Le Pen réaffirme : le retour à l’élection est « incontournable ».