Faut-il accepter de payer pour obtenir une place de stationnement lorsqu’on se rend à l’hôpital ? Des députés estiment qu’il serait possible de supprimer ces frais qui pèsent sur les patients et leurs proches. En France, plusieurs hôpitaux ont confié la gestion de leurs parkings à des sociétés privées.
Le passage qui suit provient d’une partie de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.
Pour pouvoir se garer au CHU Charles-Nicolle de Rouen (Seine-Maritime), le stationnement est systématiquement payant pour les patients et les visiteurs qui les accompagnent. Cette dépense ne fait pas l’unanimité: « Globalement, je trouve qu’il est anormal de devoir payer pour stationner devant un hôpital. On a dépensé 2,90 euros pour une heure », tonne une conductrice. « Ça ne me choque pas davantage que ça, car c’est pareil partout », réplique une autre. « C’est incroyablement cher. Le tarif devrait au moins être divisé par deux », affirme un automobiliste.
Dans cet établissement public, la gestion du parking a été confiée à une société privée depuis 2022: 6,30 euros pour trois heures, et 12 euros pour six heures. « Pour nous, c’est clair : il faut rendre les parkings gratuits. Beaucoup de personnes ne pourront pas payer cinq euros pour quelques heures seulement de stationnement. Comment faire ? Si on ne peut pas consulter, on n’ira pas voir les spécialistes du CHU, et la santé se dégrade », déplore Guillaume Herlin, secrétaire du syndicat SUD du CHU Charles-Nicolle à Rouen.
Une proposition de loi débattue à l’Assemblée nationale
Et ce cas ne constitue pas une exception. Ces derniers mois, les contestations se multiplient un peu partout en France. À Brest, l’opération « parking gratuit » est organisée à l’hôpital Morvan. À Nancy, des manifestations et des pétitions se tiennent devant le CHRU. Dans certaines situations, les sociétés privées qui gèrent ces parkings reversent une partie de leurs bénéfices aux hôpitaux. De nombreux députés, tant de gauche que de droite, se sont saisis du dossier. « Ce que nous demandons, en réalité, c’est qu’il n’y ait plus de concessions accordées à des opérateurs privés ou, à tout le moins, qu’on n’en tire plus de profits au détriment des patients », affirme Sandrine Runel, députée PS de la 4e circonscription du Rhône.
Une proposition de loi visant cet objectif a été déposée et est actuellement en cours de discussion à l’Assemblée nationale.







