La décision de mettre en suspens le projet de réforme des retraites, portée par les socialistes, se fera par le biais d’un amendement inséré dans le budget de la Sécurité sociale. Ce texte, bien qu’il soit rédigé comme un simple ajustement budgétaire, regroupe en réalité, sur le papier, un ensemble de garde-fous qui apparaissent comme des lignes rouges aux yeux du PS.
Les socialistes risquent-ils de se retrouver pris au piège du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) ? Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a réussi à éviter une motion de censure jeudi 16 octobre en offrant au Parti socialiste la suspension de la réforme des retraites. En échange, les socialistes n’ont pas voté la censure, mais dorénavant, le PS affirme qu’il restera vigilant et qu’il n’entendra rien céder au chef du gouvernement.
Pour obtenir cette suspension, le gouvernement opte en effet pour un amendement au PLFSS. Conséquence, afin d’obtenir ce répit, les socialistes seront amenés à approuver l’intégralité du texte qui, pour l’instant, prévoit un gel des prestations sociales.
Le PS promet de scruter le texte final
Pour autant, le député socialiste Philippe Brun appelle à ne pas céder à la panique. « On va retirer du PLFSS tout ce qui nous dérange. Il n’y a plus de 49.3, donc on va pouvoir tout réécrire à notre guise », déclare-t-il. Selon lui, des majorités existent à l’Assemblée qui s’opposent à certaines mesures du budget de la Sécurité sociale.
« Il y a une majorité contre le gel des retraites, le RN est contre, LR est contre et nous aussi, donc ça ne passera jamais. »
Philippe Brunà 42mag.fr
Le député Arthur Delaporte promet également que le PS examinera minutieusement la version finale des documents budgétaires. « Tout ce qui viserait à réduire les dépenses liées à la santé dans l’hôpital, par exemple, ne pourra pas être accepté. Soit les Français gagnent, soit le gouvernement part. C’est aussi simple que cela. Aujourd’hui, si nous décidons de censurer le gouvernement, il tombe, donc les macronistes doivent mettre de l’eau dans leur vin », prévient-il.
Les socialistes comptent bien maintenir une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Sébastien Lecornu pour peser dans les débats.







