Parviendra-t-on à établir un budget pour l’année 2026 d’ici la fin de l’année ? Le problème se pose à l’Assemblée nationale, qui, après huit jours d’échanges houleux, voit la section consacrée aux recettes probablement non soumise au vote lors de la soirée du 3 novembre, contrairement au calendrier envisagé. Chronique d’une nouvelle journée politique dont l’issue demeure incertaine.
Cette portion constitue un extrait de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Pour visionner l’intégralité, cliquez sur la vidéo.
Le temps presse pour adopter un grand nombre d’amendements. Toute la journée, lundi 3 novembre, les parlementaires ont poursuivi leur marathon budgétaire, tout en retrouvant les mêmes fractures, notamment sur la question de l’héritage, évoquée ce matin. « Dans la France que nous connaissons aujourd’hui, ce n’est pas le travail qui fait la fortune. Parmi les neuf personnes qui sont devenues milliardaires en 2024, sept sont des super-héritiers », soulignait Aurélien Le Coq, député LFI du Nord. « On voit bien que c’est un débat de société, très large, et je vous propose qu’aujourd’hui, nous ne nous lancions pas en quelques heures dans ce débat fondamental », répliquait la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin.
Alors, comment sortir de ces affrontements ? Ce midi-là, le gouvernement avait organisé un déjeuner pour essayer de recoller les morceaux. Problème : toute la gauche a décliné l’invitation, en raison de la présence du RN invité lui aussi. « On ne peut pas, d’un côté, dire tous les jours que le racisme est un danger pour la République et, dans le même temps, s’échanger des bouteilles de vin », dénonce Philippe Brun, député PS de l’Eure. Un repas qui ne semble pas avoir convaincu non plus les députés du RN : « On est censé voter la première et la deuxième partie du budget de l’État le 23 novembre et, clairement, on n’y arrivera pas. Manifestement, on va tout droit vers les ordonnances ou la loi spéciale », estime Matthias Renault, député RN de la Somme.
Deux mille amendements encore à examiner
Pendant ce temps, les débats continuent sans relâche. Plus de 2 000 amendements restent à examiner dans l’hémicycle. Le mardi 4 novembre, c’est le PLFSS, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui sera à l’ordre du jour. Or, une institution tire la sonnette d’alarme sur un éventuel dérapage du déficit. Le lanceur d’alerte du jour, c’est Pierre Moscovici, à la tête de la Cour des comptes. À la lumière de l’évolution des débats à l’Assemblée, le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre, selon lui, un niveau intenable : « La situation est assez préoccupante puisque le déficit de la Sécurité sociale s’établit à 23 milliards d’euros et a donc doublé depuis deux ans, avec 7,7 milliards d’euros d’augmentation cette année. Il faut agir et agir fort et vite », affirme-t-il.
Pourtant, plusieurs mesures d’économies prévues par l’exécutif, comme les franchises médicales, pourraient être mises de côté sous la pression des oppositions.







