Le général Franco avait reçu une distinction en 1928 et, deux ans plus tard, en 1930, il fut élevé au rang de commandant dans l’ordre de la Légion d’honneur, à la demande de Philippe Pétain, peu avant qu’il n’exerce en Espagne une gouvernance d’une fermeté implacable qui dura près de quarante années.
L’Espagne célèbre aujourd’hui les cinquante ans de la disparition du dictateur Francisco Franco, survenue le 20 novembre 1975, et revient sur le chemin qui a permis le retour de la démocratie dans le pays. Pour marquer cette date, la sénatrice Nadège Havet, affiliée au groupe macroniste, a déposé, le jeudi 20 novembre, une proposition de résolution sollicitant du gouvernement qu’il engage les mesures nécessaires pour retirer la Légion d’honneur accordée au tyran par la France en 1928.
« Francisco Franco illustre l’oppression, la répression et les atteintes systématiques aux droits humains. Son régime a entraîné la mort de centaines de milliers de personnes, des exécutions sommaires, des disparitions forcées et l’exil d’un grand nombre de républicains espagnols, dont beaucoup ont trouvé refuge en France », précise la sénatrice du Finistère, elle-même petite-fille de réfugiés espagnols, dans un communiqué.
Retrait envisagé mais jugé irréalisable au regard des règles de la Légion d’honneur
Le général Franco avait reçu la Légion d’honneur en 1928, puis avait été promu, en 1930, au rang de commandeur, soit peu avant son arrivée au pouvoir en Espagne. Cette distinction ne lui a jamais été retirée; ce type de procédure est extrêmement rare, voire impossible à mettre en œuvre dans ce cas précis, en application du code de la Légion d’honneur qui prévoit qu’aucune « action en retrait » ne puisse être engagée pour « une personne décédée » de nationalité étrangère.
Pourtant, « le maintien de la Légion d’honneur accordée à Franco entretient une confusion préjudiciable entre l’honneur de la France et la mémoire d’un régime dictatorial », s’inquiète la sénatrice Havet dans son propos rédigé. Elle ne voit donc pas d’autre issue que d’inviter le gouvernement, par ce texte, à « prendre les mesures [réglementaires] nécessaires pour déchoir Francisco Franco de la Légion d’honneur », tout en affirmant que Franco « n’est pas digne » d’en être récipiendaire.







