Les applications destinées au paiement du stationnement se répandent à grande vitesse, mais les frais supplémentaires qu’elles facturent irritent un nombre croissant d’automobilistes. Entre opacité, choix payants par défaut et controverses locales, certains élus invitent désormais à boycotter ces services, qui se présentent pourtant comme plus pratiques.
Cette section reprend une portion de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Pour le visionner dans son intégralité, cliquez sur la vidéo.
Depuis environ une décennie, les solutions qui permettent de régler le stationnement via un téléphone intelligent se sont multipliées, prenant une place importante dans la majorité des agglomérations françaises et vantant une simplification du quotidien pour les conducteurs. Pourtant, certains usagers, notamment à Strasbourg (Bas-Rhin), restent fidèles aux horodateurs traditionnels. « J’en ai testé une fois l’application et j’ai découvert des frais. Alors pourquoi payer davantage via une appli quand, à une courte distance, on peut alimenter la machine directement ? » confie une riveraine.
Des frais souvent invisibles pour les utilisateurs
Notre essai met en lumière que certaines applications peuvent rendre le stationnement plus onéreux. En plein cœur de Strasbourg, une heure via l’application EasyPark coûte 4 euros, alors que le même créneau sur l’horodateur revient à 3,50 euros. Des frais de service de 0,50 euro échappent à l’attention de la plupart des utilisateurs. « Sur ma facture, je n’ai pas fait attention. C’est vrai que la plupart du temps, c’est en note de frais pour mon travail« , raconte un habitant de Strasbourg. Pour une autre usagère, de tels écarts ne devraient pas exister : « Normalement, pour un stationnement, vous payez le stationnement. Si l’application est gratuite, elle doit le rester entièrement. »
Dans certaines villes comme Strasbourg, une option permet aux usagers assidus d’éviter ces frais, à condition de connaître son existence et de comprendre comment l’activer. Cette transparence est jugée insuffisante par l’association 40 millions d’automobilistes, qui dénonce des options payantes activées par défaut, ce qui alourdit inévitablement la facture. Pierre Chasseray, délégué général, précise : « En moyenne, on observe une augmentation d’environ 15 % des tarifs. Sur des tarifs déjà extrêmement élevés, ce n’est pas normal. C’est injuste, c’est inacceptable ».
Une polémique qui enfle dans plusieurs villes
Cette surfacturation a déjà suscité plusieurs controverses, notamment à Poitiers (Vienne), où EasyPark s’est implanté après le rachat d’un opérateur concurrent. L’entreprise défend néanmoins ses frais, affirmant offrir davantage de flexibilité aux usagers, qui restent libres d’employer les horodateurs. « C’est comme le télépéage : vous pouvez payer à la barrière ou choisir un système plus flexible, optionnel et facturé », déclare Olivier Koch, directeur France d’EasyPark.
Face à ces pratiques, certains élus, affirmant avoir été mis devant le fait accompli, appellent désormais à boycotter les applications payantes.







