Jérémie Patrier-Leitus, président du groupe Horizons au sein de la commission chargée de l’enquête, cherche à rétablir un climat plus apaisé. Selon lui, les cadres de rigueur et de respect, fixés dès le démarrage des travaux, n’ont pas été suivis de manière constante.
La commission d’enquête parlementaire sur l’audiovisuel public accorde une pause de deux semaines à ses travaux, sans que cela soit réellement lié à la trêve hivernale. Jérémie Patrier-Leitus, président de cette instance chargée de faire la lumière sur la neutralité et le financement des médias de service public, a annoncé lundi 22 décembre qu’il réunirait ses membres le mardi 6 janvier. D’ici là, aucune nouvelle convocation ne sera adressée aux personnes auditionnées pour les mois de janvier, février et mars.
Dans un communiqué publié sur X, le député horizons rappelle les règles qu’il avait fixées au tout début des travaux, en novembre, notamment l’objectif de ne pas « la transformer en tribunal politique, en procès individuel ou en lieu de la politique spectacle » ou de ne pas faire « d’instrumentalisation ni de déformation des propos des personnes auditionnées sur les réseaux sociaux et dans les médias ». « Un mois après le début de nos travaux, je constate que ces principes et exigences ne sont pas toujours respectés », déplore l’élu.
Le parlementaire de centre-droit insiste auprès du Monde sur la « nécessité que la réunion de bureau de la commission se tienne afin de se mettre d’accord sur des règles de fonctionnement et ainsi de retrouver de l’apaisement avant la deuxième partie des auditions ».
Le rapporteur invité à transmettre des éléments
Sans le nommer, Jérémie Patrier-Leitus fait manifestement référence au comportement de Charles Alloncle, rapporteur de la commission d’enquête. Lors des dernières auditions, le député ciottiste a vigoureusement interrogé les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand, avant de partager plusieurs extraits sur les réseaux sociaux. Il lui est également reproché de ne pas avoir transmis à la commission d’enquête certains documents qu’il avait en sa possession. « J’ai demandé au rapporteur de transmettre au bureau les pièces qui pourraient éclairer nos travaux », défend Jérémie Patrier-Leitus dans un autre message publié sur X.
Ces critiques ne constituent pas une nouveauté. Le 17 décembre, Yaël Braun-Pivet avait invité sur France Inter « le président et le rapporteur de la commission d’enquête à essayer de garder le maximum de dignité ». La présidente de l’Assemblée nationale avait affirmé qu’elle était « en train de rappeler à l’ordre le rapporteur pour lui demander de revenir à un respect de nos règles et de nos usages, de telle sorte que la crédibilité de la commission d’enquête ne soit pas remise en cause ». Des sanctions étaient « possibles », avait-elle menacé, « mais on n’en est pas là ».
ouvel« Je ne vais pas trop loin. Mon rôle est de faire toute la transparence sur l’usage et l’affectation des quatre milliards d’euros payés par tous les Français pour financer l’audiovisuel public », a balayé Charles Alloncle sur France 3, dimanche. « Quand je poste sur mes réseaux sociaux les vidéos des questions et des réponses des personnes auditionnées, visiblement ça pose problème. »







