La signature de l’accord UE-Mercosur est repoussée de trois semaines. Cela offre un répit à Emmanuel Macron et à Giorgia Meloni, qui font face à la colère des agriculteurs. En Allemagne, la presse évoque une journée noire et parle de la défaite du chancelier Friedrich Merz.
L’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur est repoussé au mois de janvier. Négocié depuis plus de vingt-cinq ans, ce traité de libre-échange vise notamment à permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, d’équipements industriels, de vins et de spiritueux vers l’Amérique du Sud. Et à l’inverse, d’importer davantage de viande, de sucre, de riz, de miel et de soja sud-américains.
Pourtant, il s’est heurté à l’opposition de la France et de l’Italie, qui remportent là une victoire. C’est en revanche un coup dur pour l’Allemagne qui avait pris la tête du « camp du oui » (avec l’Espagne) et poussait pour une signature rapide.
Ce matin, en Allemagne, le constat est sévère. La presse allemande évoque une « défaite pour le chancelier », « Une journée noire » écrit même le quotidien Die Welt. Car Friedrich Merz a mis tout son poids politique pour décrocher une signature, allant jusqu’à avertir les Européens : « Si l’accord n’est pas signé cette semaine, alors il ne verra pas le jour » pronostiquait-il. L’ultimatum du chancelier n’a donc pas eu l’effet escompté, alors que l’Allemagne espérait que ce traité relancerait ses exportations et son économie, fragilisée par la concurrence chinoise et pénalisée par les tarifs douaniers américains.
« Deux semaines de plus ou de moins ne modifieront pas l’issue »
Dans ce face-à-face Paris-Berlin, c’est donc Emmanuel Macron qui sort gagnant, au moins pour l’instant. Ce bras de fer s’est déroulé en pleine place publique, ce qui vient ternir l’image d’un couple franco-allemand réputé réconcilié, soigneusement mis en scène par les deux dirigeants.
Malgré ce revers, Friedrich Merz se montre confiant quant à une signature le mois prochain… « Après plus de vingt-cinq années de négociation », dit-il avec pragmatisme, « deux semaines de plus ou de moins ne changeront pas grand-chose ».







